vendredi 5 février 2016

Etre ou ne pas être ...




Je suis de retour. Je m'étais octroyée une petite semaine de vacances avec : petit déj' au lit, personnel aux petits ognons (si j'ai le droit ! comprendra qui voudra), suivi diététique. Je sais ça fait rêver, mais ne soyez pas trop jaloux, toutes ces prestations sont disponibles...à l'hôpital ! (Ahah je vous ai bien eu !)

Breeef, qui dit hôpital, dit nouvelles rencontres, dit anecdotes croustillantes, dit matière pour mon blog. Où que je sois je pense à vous ! 

Hier, j'ai pu rentrer chez moi. N'ayant pas de véhicule, c'est un taxi qui est venu me chercher. (Telle la princesse attendant son carrosse... mais il n'y avait pas de prince charmant dedans !)
Après m'être fait prestement virer de ma chambre, on m'a gentiment demandé de patienter en salle d'attente. J'ai donc attendu une bonne heure avant d'apercevoir une petite tête se pencher dans le cadre de la porte.

-"Mademoiselle...BrioLchette ?" (ah oui, je vous avais dit que c'était dur comme nom de famille...)
-"OUIIIIII" (J'étais heureuse, on allait enfin me délivrer de mon donjon !) Je m'empresse donc d'attraper mon sac, mon mant...
-"Euh non attendez ! Il faut que je récupère quelqu'un en même temps... vous avez encore 5 minutes".

Tel le soufflé à l'ouverture du four, ma joie est retombée. J'ai re-attendu. Il est réapparu, 15 minutes plus tard, seul, me demandant de le suivre pour aller faire la sortie. Toute fière je lui réponds que de mon côté tout est bon, j'ai été une bonne petite malade habituée et que les papiers sont prêts ! On peut paaarttiiiiir !

"Non il faut aller faire les papiers de la dame qui vient avec nous".

Je le suis donc au bureau des entrées, et patiente encore. Une fois la tâche ultime effectuée, nous partons dans le dédale de couloirs pour rejoindre la sacro-sainte automobile. (Bon en vrai on longe un couloir toujours tout droit mais raconté comme ça c'est moins passionnant.)

Nous arrivons donc au parking le plus éloigné du bâtiment dans lequel nous nous trouvions. Il me demande de m'installer et me dit :
" Je vais avancer la voiture au plus proche, car la dame qui vient avec nous est en bien moins bon état que vous !"

HEIN ? QUOI ?  Tu viens de me faire traverser l'hôpital, j'ai du te suivre partout pour QUOI ? Retourner au point de départ ? Tu te ris de moi n'est ce pas ?

Et bien non il ne plaisantait pas, nous sommes retournés au point de départ : en voiture.

Pendant que nous attendions encore, j'ai cogité. Il s'agissait d'une dame d'une soixantaine d'années, qui avait décidé de manger avant de partir. (Ah non mais allez-y j'ai le temps ! Vous ne voulez pas faire une petite sieste ou prendre un petit café non plus ? ) Bon déjà, ce point là m'a énervé. Ok il était midi, ok c'était l'heure de manger, mais elle habitait à 30 minutes de là... Elle aurait pu se restaurer à l'arrivée, ne me dites pas que le couscous de l'hôpital lui aurait manqué !!

Puis j'ai réfléchi à ce que tu m'avais dit toi, taxi. "Elle est en moins bon état que vous".
Qu'est-ce qui te permettait de dire ça ? Tu ne connais pas notre passif, ni notre état de santé : c'est le secret médical.
Tu te fies à quoi ?
Elle est arrivée en fauteuil roulant, prêté par l'hôpital certes, mais tu ne sais pas que moi j'en ai un à domicile.
Qu'est-ce qui dans nos attitudes t'as donné le droit de me faire tourner en rond pendant 10 minutes alors que tu lui sers ta voiture sur un plateau ?
Parce que je souris ? Parce que je suis jeune ? Parce que je ne te montre pas que j'ai mal ?
Pourtant j'étais fatiguée aussi, et je n'avais pas envie de retourner au bureau des entrées alors que j'avais tout fait pour partir le plus vite possible, je n'avais pas envie de traverser l'hôpital pour rien puisque nous sommes revenus là où nous étions.

De nombreuses fois on a considéré que j'allais bien sans me demander mon avis. On m'a refusé le droit de prendre un ascenseur parce que "j'étais jeune", que je pouvais bien faire un effort tout de même non ? On m'a traité de menteuse lorsque j'ai montré ma carte d'invalidité.  On m'est passé devant à la caisse car je me portais vraiment bien, et que la dame ELLE, elle est en fauteuil !
Moi, le moment où j'ai le plus besoin des priorités c'est finalement lorsque je n'y suis pas ...en fauteuil. Je fatigue, j'ai mal et je veux juste rentrer chez moi.

Alors toi, taxi, contrôleur des transports, caissière, passant : Arrêtes de juger si tu ne sais pas. Ne te fies pas à ma tête pour savoir si je vais bien. Arrêtes de hiérarchiser les gravités sur un simple visuel !

Parce que oui, hier, j'étais fatiguée et je n'avais pas la sensation d'être en vraiment "meilleur état" que la personne qui nous accompagnait...



2 commentaires:

  1. Garde un petit fauteuil de poche dans ton sac 😜.
    Pour le chauffeur, un de plus... 😩

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