vendredi 15 juillet 2016

14/07/2016



Je n'avais pas prévu d'article aujourd'hui... tout comme je  n'avais pas prévu d'en publier un le 24 mars... et pourtant !
Pourtant l'homme est toujours aussi con. Pourtant les mots sont toujours aussi faibles. Pourtant notre monde tourne de moins en moins rond.

Hier soir je n'ai pas eu envie d'aller voir les feux. Pas envie de me mêler à la foule. Pas envie d'éviter les pétards. Pas envie de me faire bousculer. Pas envie d'être " à la fête ".
 Assoupie sur le canapé, je me suis réveillée avec la voix grave des journalistes et ce bandeau : Plus de 60 morts à Nice.
Jusqu'à 1h du matin j'ai suivi en boucle les mêmes images, rivée à mon écran. J'ai poursuivi sur mon téléphone jusqu'à 4h du matin, passant des actualités à Twitter.

Triste, apeurée, affligée.

Et puis ce matin, dès le réveil, vérifier son portable, attendant les nouvelles d'une amie en vacances dans le sud. Et puis ce matin, dès le réveil, allumer la télévision et écouter une fois de plus le drame, le nombre de victimes en hausse, les témoignages...

Et puis... Et puis, quoi ?

La colère de lire les commentaires sans aucun sens sur les réseaux sociaux. Lire que tout ça n'est que manipulation, mise en scène et complot de l'Etat (ou même des Etats-Unis) pour incriminer une partie de la population. Lire que ce n'est "pas terroriste" mais "juste un fou". Sérieusement ?
Pas d'amalgame certes, mais une prise de conscience n'est pas exclue si ? Comment faire pour ne pas cliver si ces terroristes ne sont pas dénoncés ?
La colère qui s’immisce petit à petit en regardant ce monde où l'on préfère filmer des morts plutôt que de secourir les vivants.
La colère qui monte en écoutant les journalistes appuyer encore et toujours sur le sensationnel, sur la recherche de l'élément le plus morbide sans aucun respect pour les familles et pour leur douleur.
La colère qui grandit en comprenant toute la manipulation dans le choix des témoignages  : "Medhi, Rahim, Mohammed..." Ok ! Nous ne sommes pas sans cerveau, on a bien compris le message ! Mais est-ce vraiment rendre service que de sélectionner de cette manière les personnes interrogées ? Les victimes sont des victimes non ? On ne me fera pas croire au fruit du hasard concernant le choix de ces interviews ...

La colère encore et toujours qui finalement devient du dégoût ! Pour toi qui tue au nom d'une religion que tu t'es construite, sans aucune réflexion, sans aucune humanité ! Pour toi, qui cherche à faire toujours plus de sensationnel ! Pour toi, qui pense que tes vues sur ton compte Facebook, Insta, Twitter ou Youtube sont plus importantes que la vie de tes compatriotes !

Du dégoût qui devient amertume et tristesse, en réalisant le nombre d'attentats perpétrés en si peu de temps.  Toutefois, non, je ne partagerai pas le mouvement "Pray for". Je ne crois plus en rien, je ne vais pas commencer à prier juste après un évènement aussi tragique. Libre a chacun de faire ce qu'il souhaite mais personnellement je veux laisser leurs sens aux mots. 
Non, je n'incriminerai pas le gouvernement parce que "tout le monde le fait". C'est un peu tard pour se rendre compte qu'on aurait du faire "comme-ci" ou "comme-ça". Autant en tenir compte pour le futur non ?
Non, je ne ferai pas semblant de ne pas avoir peur. J'ai peur ! Et je l'assume.

Frédéric Beigbeder a dit un jour, "Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur." Je ne suis pas toujours d'accord avec ses propos mais pour cette fois, je partage son avis ! 



lundi 11 juillet 2016

“Le seul mauvais choix est l’absence de choix.”


Avez-vous déjà réfléchi à tous ces petits détails qui font la personne que nous sommes ?

Alors oui, aujourd'hui pas de médical, pas d'actualités, pas de coup de gueule.

Aujourd'hui j'ai juste envie de m'accorder un petit article qui me fait du bien. (Non pas que les autres ne m' en fassent pas hein attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit).
L'envie de rédiger cet article m' est venue alors que dans le train, j'écoutais du Manu Chao (je fais ce que je veux d'abord !). J'écoutais sans comprendre un traitre mot de ce qu'il pouvait bien raconter dans cette foutue chanson, me laissant porter par l'instru et le rythme. Et là...baaaaam. Je me suis dit
 " c'est quand même marrant la vie, parce que si au collège j'avais choisi l'Espagnol comme les 3/4 de mes petits camarades, tout ça me serait moins obscur". Ben ouais sauf que je me suis dirigée sur la langue du pays en forme de Botte. Une passion pour les chaussures depuis l'enfance ? Même pas...
Et c'est de là que tout mon cheminement intérieur a commencé, avec pour finalité l'objet que vous connaissez.

Je me suis dit que oui, ce que nous sommes ne tient pas à grand chose. Un choix formulé en quelques minutes et tout un monde musical vous est alors inaccessible.
(Dis comme ça, ça fiche les boules non ?). Alors pourquoi l'Italien ? (qui finalement n'a pas non plus révolutionné ma vie étant donné mon piètre niveau en langues étrangères.)

J'avais 7 ans. 7 ans c'est l'âge du CE1. 
À cette époque j'étais traumatisée par celle qui devait jouer le rôle de maîtresse. Elle criait, elle tirait les cheveux et elle avait une grosse voix qui aurait fait trembler plus d'un enfant. Pourtant, cette personne que je détestais (et qui aurait pu me dégoûter de l'école par la même occasion...), m'a permis de découvrir l'Italie pour la toute première fois. Nous étions à l'époque de Noël, elle est arrivée avec un texte imagé nous présentant Babbo Natale (le gentil père noël) et la Befana (une figure féminine du père fouettard...et elle nous avait également apporté du Panetone, aliment pour lequel j'ai une reconnaissance éternelle mais je ne pense pas que cet élément soit déclencheur ... quoique...). 

Bref, ce jour là, j'ai su qu'un jour, j'inculquerai cette nouvelle langue à mon cerveau. (J'ai fait ce que j'ai pu). 

Mais ce que je suis ne s'arrête pas là. C'est l'accumulation de tous ces choix importants ou non, de ces souvenirs qui sont gravés avec raison ou non, qui forment ma personnalité aujourd'hui. 

Je me souviens des chansons de ma grand-mère alors qu'elle me poussait sur la balançoire. Je me souviens des planques derrière la fenêtre avec les jumelles pour essayer de reconnaître les oiseaux du jardin. Je me souviens de mon grand-père m'accompagnant aussi souvent que possible sur le chemin de l'école et où main dans la main nous apprenions alternativement les tables de multiplications et les fables de la Fontaine. Je me souviens de mes parents qui m'ont toujours suivi dans mes demandes créatives, cherchant toujours avec moi le matériel nécessaire. Je me souviens de ma maman qui nous attendait au retour de l'école les soirs de pluie ou de neige avec un chocolat chaud maison, un bain et nos affaires posées sur le radiateur pour les réchauffer. Je me souviens de la chasse aux grillons et aux sauterelles en compagnie de mon père. Je me souviens finalement tous ces petits détails qui semblent insignifiants sur le moment et qui prennent toute leur importance une fois adulte. Ces souvenirs qui me restent ont forcément joué dans mes choix futurs.  Grâce à eux, j'ai su que je ne serai jamais carriériste et que si un jour le choix s'imposait, je ferais passer les gens que j'aime, bien avant mon travail. Grâce à eux, j'ai su que la créativité n'était pas bornée et qu'avec de l'implication on pouvait presque tout réussir. (Faut pas déconner il y a une question d'argent aussi !). J'ai eu la chance de grandir dans un endroit où nous étions aimés pour ce que nous étions, où toute l'attention était portée sur nous, où nous avons eu le droit de rêver, de découvrir, de créer en toute liberté... Bref un endroit idéal pour grandir et se construire. Un endroit où j'ai choisi à 7 ans que "quand je serai grande, je ferai de l'Italien" et où on m'a laissé faire. 

Alors finalement est-ce si grave de ne pas comprendre ce que me raconte Manu ?

Puisque ce que je comprend surtout aujourd'hui c'est que ce ne sont pas les choix que nous faisons qui compte, (attention, cette partie de phrase est à lire dans son contexte et avec raison. Si un jour vous faites le choix de vous jeter du 3e plongeoir avec une piscine vide en dessous...le choix que l'on a fait à ce moment là compte un peu hein. On ne va pas se mentir.)
Donc..  ce ne sont pas les choix que nous faisons qui comptent mais bien ce que nous en faisons ensuite. Le plaisir tiré sur l'instant vaut parfois plus le coup que le choix en lui-même. (Oui papy, parfois j'aurai pu faire le choix d'aller à l'école avec mes copines, mais finalement passer du temps avec toi c'était quand même bien plus chouette...même si aujourd'hui je ne sais plus trop si le renard voulait manger le fromage ou le corbeau).

Bon, résultat ?  Faut vraiment que je fasse le choix d'arrêter les musiques en langues étrangères, ça laisse trop de temps à mon cerveau pour divaguer !