jeudi 15 février 2018

HAD, la caméra cachée !





Bonjour, bonjour.

Avant toute chose je vais prêter serment, "Dans cet article, je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité, rien que la vérité." 
Bon alors sans crainte, seulement si les personnes concernées ne tombent pas sur cet article (parce que oui, je préviens, je risque des les égratigner un peu) et sans haine hum hum (c'est un grattement de gorge, je le dis parce que c'est pas simple à deviner)...c'est assez relatif. En revanche je ne vais dire "rien que la vérité". (oh ça oui !)

Il faut en passer par là, parce que très honnêtement, même moi qui vis les situations, (si, si je vous l'assure, je ne prends pas de drogue) je me dis que c'est improbable et soupçonne le conspirationnisme. Alors, bien sûr je me mets à votre place de lecteur, et j'imagine assez facilement que vous puissiez projeter que j'affabule, que j'exagère, que "j'arrange la réalité pour en faire quelque chose de drôle". Et bien, croyez-le (ou non hein je ne vais obliger personne non plus), tout ce que je raconte ici est vrai, et se présente tel quel. (Servi sur un plateau doré vous dis-je, aucun travail d'auteur, rien de rien !)

Depuis une semaine je suis en hospitalisation à domicile. (Parce que j'ai une petite bêbête dorée qui tourne autour de mon cher cathéter depuis quelques semaines (voir mois maintenant... que le temps passe vite, y a plus de saison ma pauv'dame...) et qu'il faut des antibiotiques pour la déloger. (Plus de trêve hivernale qui ne tienne).

D'après son Selfie il ressemble à ça :


On a déjà vu plus mignon mais bon c'est pas la beauté qui compte non ?
En tous cas, c'est que semble penser ma peau qui l'a adopté avec plaisir et le laisse s'ébattre en toute liberté (lui et ses petites amies les bactéries plus fourbes les unes que les autres)
 
  Bref, du coup je suis en HAD (Hospitalisation à domicile, attention hein je l'ai déjà dit, si vous vous dissipez je ne termine pas l'histoire moi hein, je m'en fiche je la connais... Alors on se calme ou alors au dodo sans histoire ! Non mais oh ! )

Bon déjà, ça ne commençait pas sous les meilleurs hospices auspices (Rooooh un peu d'humour, c'était drôle de jouer sur l’étymologie du mot : hospice, hospital, hôpital, hôpitalisation... Pyramide !!! Le bescherelle s'en remettra, il en a vu d'autres... ) On me retirait (que dis-je on m'arrachait) à la garde de mon prestataire, sans me demander mon avis. La HAD s'installe chez vous tel l'Allemand en 42 (je suis partie trop loin ? Pardooonnn). Elle vous demande d'utiliser SA pompe, qui au passage est de la même marque que celle fournie par le prestataire habituellement ! Elle amène SA table, parce que c'est bien connu, chez vous pas de table de soins, c'est pas comme si vous faisiez des soins de manière continue depuis 3 ans. Elle amène SON pied à perfusion, parce que bon quand même vous n'allez pas utiliser votre habituel. Elle amène SON ordinateur... Ben parce que là il faut scanner des trucs donc bon... Y a pas le choix quoi ! Ok pour l'ordinateur, on valide.
Ensuite HAD voulait dire réintégrer les infirmières dans ma vie. Pas simple quand on est en toute autonomie. Elles sont adorables ce n'est pas la question. Mais vous êtes de nouveau bloqué chez vous 3 fois dans la journée, dépendante pour les soins. Pas facile moralement.
J'avais négocié avec la HAD (on dirait que c'est une personne hein quand j'en parle, c'est pour la rendre encore plus détestable... Je suis machiavélique...) pour garder la main sur mes soins de nutrition. Ils ont accepté, avec du mal... mais accepté. (Cela dit, ai-je vraiment laissé le choix ?) C'était déjà suffisamment frustrant de devoir attendre pour des perfusions d'antibiotiques que j'étais capable de gérer seule.

Bref, je m'y suis adaptée. (Oui, effectivement, je n'avais pas tellement d'autres choix, mais ça fait plus classe de dire que j'ai fait des concessions, plus souple m'voyez ?)

Et puis hier, soit le 14 février (jour de la saint valentin, vous comprendrez que ce détail peut avoir de l'importance, ou du moins un impact sur l'histoiiiiiiire de ma vie, le cycle éterneeeeeel... Hum hum (raclement de gorge, tout ça, tout ça)), ils ont sortit le grand jeu.

J'ai pris des notes parce que bon ... (Si si je vous assure... Voilà la preuve... Oui alors j'ai pris au milieu des plantes, pour un côté Belle et la bête avec la pétale de rose (bon là c'est une tulipe...) le temps s'égraine et... Quoi ? Je vous saoule ? Ben ne me demandez pas pourquoi cette composition alors hein ! Vous êtes d'une mauvaise humeur parfois, c'est dingue !)


La feuille de papier, ce sont mes notes... (Comment ça, on ne voit rien ? Et la confiance ??? Ca vous parle ? Roooh mais alors hein !)

DONC. hier, je savais qu'une livraison était prévue, en revanche l'horaire était inconnu.

A 8H30, je téléphone à la HAD. Après 5 minutes de petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi, la secrétaire décroche. Je lui explique que j'appelle pour connaître le "râteau" de livraison (si les gars, quand on dit le matin ou l'après-midi, ce n'est plus une fourchette). Elle me dit qu'elle ne sait pas et qu'elle me passe le planificateur. Re petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi. Le planificateur n'est pas là. Je dois rappeler plus tard. (Et prendre en note et me tenir informée éventuellement ? Non ? Très bien... Je rappellerais...)

9h30 : 2e essai. Après 4 minutes de petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi, la secrétaire décroche. Je lui explique que c'est encore moi qui appelle pour connaître le "râteau" de livraison. Elle me remet et me passe le planificateur. Re petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi. Le planificateur est là. Il me demande dans quel quartier je me situe et me confirme que la livraison aura lieu ce jour, à partir de 12h30.

Ensuite j'ai vaqué à mes occupations.

Et puis à 17h je reçois un SMS de mon infirmière qui me demande si j'ai reçu ma livraison car la HAD l'a appelé pour lui dire qu'elle n'aurait lieu que le lendemain. Après plusieurs échanges et des appels renouvelés de mon infirmière auprès de la HAD, le discours se modifie et est une nouvelle fois confirmée la livraison ce jour, à partir de 18h. (On aurait peut être pu commencer par ces horaires, histoire de ne pas poireauter toute la journée inutilement. Je sais que je suis malade et que je n'ai que ça à faire d'attendre m'enfin...)

Comme nous étions le jour de la Saint Valentin, je voulais faire un effort (c'est à dire un ravalement de façade intégral avec camouflage des cernes, des cheveux de filles bien coiffés, et une robe so girly (mais pas vulgaire). Le truc, c'est que je me voyais mal réceptionner le livreur avec mon smockey eyes et mes collants... Donc j'ai attendu. Et voyant l'heure tourner, j'ai abdiqué. (En même temps, c'est le soir de la saint valentin alors bon... )

A 20h, toujours personne en vue. Je décide donc de téléphoner une nouvelle fois à la HAD pour faire le point. Petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi.

Secrétaire de nuit (oui 20h, c'est la nuit...) "HAD bonsoir"
Moi : "Bonsoir, je me permets de vous recontacter concernant une livraison. On m'avait dit à partir de 18h, et je suis un peu inquiète car je n'ai toujours rien."
Elle : "Hum, votre nom ? Je vais regarder la liste"
Moi : "Briochette. B.R.I.O.C.H.E.T.T.E"
Elle : "Je cherche. Hum... Attendez... Vous m'entendez là ? Roooh j'ai laissé sur le combiné... Alors Briochette... Hum... Non... Non il n'y a pas de livraison ce soir de prévue..."

Mon moi intérieur : "Non mais tu te fous de ma tronche là hein ? Dit ? C'est une blague ? C'est ça ? Ca fait 4 fois qu'on appel aujourd'hui ! QUATRE fois !!!!" 

Mon moi sociable et éduqué : "Alors je pense très sincèrement qu'il y a une erreur. Votre collègue a confirmé tout à l'heure à mon infirmière de la livraison ce soir aux alentours de 18h... " (Et comme on approche les 20h30 là, et que c'est toujours la saint valentin, et que je me suis sapée et maquillée, je voudrais profiter de ma soirée avec Môssieur Briochette, c'est trop demandé bordel bazar... )
Elle : "Je vous passe l'infirmière..." (Ouais ben fais-ça ouais !) 

Petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi.

Infirmière de nuit "Bonsoir !"
Moi : "Bonsoir ! (Donc là je suis obligée de tout réexpliquer puisque sa collègue a du se dire que ce n'était pas son job)
Elle : "Hum, je pense que c'est prévu pour demain si vous n'êtes pas sur les listes... On verra demain ?" 
Moi (qui commence à faire sentir son agacement) : "Alors non, on ne verra pas demain, car j'attends un médicament dans cette livraison, qui aurait dû être livré depuis lundi. J'ai mal au ventre, et j'en ai besoin."
Elle : "Bien, je vais voir et je vous rappelle".

ARGGHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!! (Môssieur Briochette me fait justement remarquer que j'ai oublié un H, je le rajoute donc, dans un soucis de véracité exemplaire !)

20h35 : On sonne à la porte (avec beaucoup trop d'insistance d'ailleurs, a t-on appris à cette personne qu'il faut relâcher le bouton à un moment donné... j'en doute.)

Un livreur se présente, en mode petite boule énervée vêtue d'un survêtement et de baskets. ENFIN ! 
Il dépose ses cartons, dont un sur lequel est noté "pour le livreur, ne pas oublier le frigo". Par chance, il l'installe de façon à ce que l'écriture soit visible. 
C'est alors qu'il lance "Oh j'ai oublié le frigo dans la voiture, je vais le chercher et je reviens". Voyant que nous n'avons pas à faire à une machine de guerre (et parce que c'est toujours la saint valentin, et que j'ai juste envie de profiter), je lui propose de l'accompagner pour lui éviter un aller et retour et récupérer le sésame. Il hésite (il a du peser les pours et les contres... Se demander ce que son chef dirait s'il apprenait qu'une pauvre malade l'accompagnait (j'exagère à peine) et puis la raison l'a rattrapé), il décline la proposition d'un "Nan ça va ... je reviens'. 

5 minutes plus tard, le coup de sonnette insistant est de retour. J'ouvre. Le livreur survet'baskets me tend un ticket. Il me lance "Faut mettre au frigo". Un peu décontenancée avec mon micro ticket entre les mains, je l'interroge : "Mettre quoi au frigo ?" 
Lui : "Ben le sachet"
Moi :"Mais quel sachet ?"
Lui : "Ben celui que j'ai ramené." 

Je m'adresse donc à Môssieur Briochette : "Tu as rangé quelque chose au frigo ? " Bien sûr, je connaissais sa réponse "Non, je n'ai touché à rien". (Pas de don de voyance, seulement toute la scène s'étant déroulée devant mes yeux, je n'avais vu aucun sachet franchir le seuil de la porte...) 

Le livreur : "J'ai pas ramené le sachet ? Je suis perturbé !" ( Effectivement oui ! Il s'est un peu cogné sur les murs en sortant, tel le papillon de nuit pris dans la lumière du lampadaire. Alors je ne sais pas si il avait été fumer un champ avant son passage ou si ma robe le décontenançait... Oui, ben on a le droit de penser qu'on séduit un peu non ? Mais une chose est sûre, il est partit chercher un carton et est revenu sans.) Je vais le chercher alors ! (Ben oui mon gars... Va) 

Troisième coup de sonnette. C'était la bonne. 

Alors forcément on a ri. J'ai remercié Monsieur Briochette d'avoir organisé tout ça, que cette animation de Saint Valentin était bien plus chouette qu'un clown ou un magicien, et que je ne savais vraiment pas où il allait trouver toutes ses idées ! Et puis on s'est dit que sur cette bonne marrade, on pouvait enfin profiter. Je voulais rappeler la HAD pour prévenir de la livraison mais Môssieur m'a dit que ce n'était pas à moi de tenir à jour leur planning et qu'ils n'avaient pas bien fait leur travail donc que ça leur ferait un peu les pieds, il n'avait pas tort...Alors on a poursuivi cette soirée en amoureux.

21h30 : Appel sur notre téléphone fixe. Comme personne (à part la HAD) n'a le numéro, je réponds. 

"Bonjour c'est l'infirmière de nuit de la HAD, c'est pour vous dire que je suis chez vous dans quelques minutes pour votre injection de médicament" 

Moi : "Quoi ? Ha non mais c'est bon j'ai reçu la livraison, c'est gentil"
Elle : "Ha vous l'avez ? Et bien parfait dans ce cas je prendrais dans vos doses pour l'injection"
Moi : "En fait, je gère seule. J'ai été formé. Je n'ai donc pas besoin de vous merci." 
Elle : "Vous êtes sûre ?" (Huuuummm attendez je réfléchis, je réfléchis.... hummmmm OUI alors maintenant lâchez moi les basques !) 
Moi : "Oui certaine, je sais faire, je n'ai besoin de personne pour ça, je gère."
Elle (très septique) : "Bon si vous le dites... Aurevoir'

Bref, je suis retournée vers mon amoureux et 15 minutes plus tard (soit 21h45, un soir de saint valentin bazar !!!), le téléphone sonne de nouveau. J'hésite à répondre, tellement que je loupe l'appel. 
Je rappel. 
L'infirmière de nuit de la HAD "Merci d'avoir rappelé si vite, j'ai vu avec ma cadre et c'est bon..."
Moi : "Quoi qui est bon ?' 
Elle : "Pour faire votre injection. J'ai été surprise car nos patients ne sont pas autonomes, donc j'ai appelé ma cadre. Elle est d'accord pour que vous le fassiez seule (Bien aimable mais en fait je ne demandais pas l'autorisation). Du coup, je vais rester avec vous au téléphone et vous guider dans les gestes, pour l’asepsie, les gants..." (Haha dites moi que c'est un blague, Môssieur Briochette avait pris un supplément "humour" c'est ça ? Ou est la caméra cachée ?? Non parce que peut être commencer à former vos infirmières (donc vous finalement) sur les gestes stricts de branchement en stérile avant de vouloir me guider par téléphone sur des gestes que je pratique quotidiennement depuis 2 ans et demi). 
Moi : "C'est gentil mais ça va aller. J'ai été formé, je maitrise... Bonne soirée !" 

Bref, elle était quand même super drôle cette caméra cachée de la Saint Valentin ! J'espère qu'elle sera vite diffusée pour que vous puissiez rigoler à votre tour. (En HD ça va de soi, HAD, HD, tout ça... tout ça...)

jeudi 8 février 2018

Le guide de "l'handicapé"




L'APF vient de sortir une campagne avec les phrases clichées entendues par les personnes en situation de handicap, et moi, ça m'a fait rire... (Oh vous savez, il m'en faut peu...)
Et puis, je me suis dit qu'au final, dans ma vie, j'en avais déjà entendu pas mal des conneries bêtises (être handicapé n'empêche pas d'être polie nan mais oh !) Alors je vais copier l'idée. (On va dire inspirer parce que c'est plus joli. Et puis en plus je l'ai vécu, pas eux, donc ... Est-ce que finalement ce n'est pas l'APF qui m'aurait volé l'idée ?? .... hum, hum pardon, j'ai peut être un peu dérapé.)

L'autre jour, avec une copine on parlait des gens qui ont une désinhibition du lobe frontal (outre que le mot est impossible à écrire sans modèle, ça veut surtout dire que les personnes atteintes sont incapables de réguler leurs propos, plus de convenances sociales qui tiennent ! Si elles pensent que tu es un abruti, elles le diront...). 
Ben moi, je pense que des désinhibés frontaux j'en rencontre tous les jours... ou presque. 

Du coup, je vais vous faire un petit florilège. (Ah on me dit que les gens ne souffrent pas tous d'une atteinte au cerveau, qu'on appel ça : la bêtise humaine et qu'ils n'ont pas d'excuse... Dommage ! J'ai essayé de temporiser un peu... Non désinhibée que je suis.) 
C'est un petit guide, n'hésitez pas à vous inspirer des phrases suivantes si vous souhaitez blesser, ou humilier quelqu'un (C'est cadeau, j'y tiens...)  Puis comme je suis gentille, je vais vous proposer des conditions d'utilisations possibles, mais vous pouvez interpréter à votre guise. (On n'est pas comme ça nous les z'handicapés, on est tous gentils, sans exception, vous le savez hein !)

"Pfff, elle m'a l'air handicapée celle-là tient" : A prononcer de préférence si vous êtes une personne d'un certain âge (pour le côté mamie sympathique). De préférence (encore), pendant que la personne galère avec son fauteuil roulant dans des escaliers alors que l'ascenseur ne fonctionne pas... Un jour de pluie (ça c'est bonus mais le jour de pluie ça fait déjà suer à lui tout seul... Ou de neige (si vous êtes Parisien bien entendu....) 

"Dis donc toi avec ta minerve, tu te crois dispensée ? Une minerve n'a jamais empêché personne de faire du handball, alors tu viens sur le terrain !" : A prononcer surtout si vous êtes professeur d'EPS. Le lien avec l'élève n'en sera que plus fort, faites moi confiance. 

"Hé la malade imaginaire ! C'est quoi ton prochain problème ?" : A prononcer à vos petits camarades du collège. En pleine adolescence, en pleine construction de la confiance en soi... Parfait pour assurer un avenir radieux à la personne que vous interpellerez. 

"Oh ben c'est dommage, elle était jolie !" : A prononcer, de préférence si vous avez un écart d'âge avec la personne. Sur un air mi-contrit, mi triste, avec la tête légèrement penchée sur le côté... Et si vraiment vous le tenez, bien, vous pouvez ensuite donner une petite tape sur l'épaule (mais c'est en option, ne vous forcez pas au contact physique si "l'handicapé" vous fait peur... Il le sentirait... Et on sait que quand on sent la peur, on devient agressif...) 

"Elle a un copain ? Oh mais c'est merveilleux ça, il doit être tellement gentil pour rester avec elle" ; Encore une fois, à prononcer avec un air mi-pitié, mi-joie. Insistez vraiment sur le fait que le compagnon (ou la compagne attention pas de sexisme) doit avoir le coeur sur la main pour supporter une si lourde charge. Et surtout n'utilisez pas la forme directe, employez la troisième personne devant "l'handicapé". S'adresser à elle directement serait perçu comme une marque d'impolitesse. (Ah parce qu'en plus ils comprennent ce qu'on dit ?) 

"Tu as essayé le sans gluten ? Non mais vraiment ça te changerait la vie." : A prononcer à quelqu'un atteint d'une maladie grave du système digestif. Vous pouvez varier avec "Tu as lu les intestins notre deuxième cerveau ?" ou encore " Tu es sûre que ton ying est bien aligné ?" ... Imparable comme conseils, vous pouvez être certain que vous aurez révolutionner enfin la vie de la personne, elle qui attendait sur ces conseils pour s'en sortir. Vous pourrez être fier de vous bravo ! Si vous vous en sentez l'âme, lancez vous dans la médecine, ils n'attendent que vous ! 

"Tu peux pas faire l'amour du coup ?" : Alors là, l'effet sera boeuf si vous êtes un parfait inconnu (de préférence à une personne en fauteuil, c'est plus drôle). Dans un ascenseur. Parfait pour nouer un lien rapide, efficace pour la mise en confiance. Ne dites surtout pas bonjour, et hop sortez la phrase telle qu'elle. Qui sait, vous pourriez enfin avoir la réponse à la question ! Variation possible "Du coup tu n'as pas de copain ?" ou encore "Sclérose en plaques ?" Idem, sans aucune introduction. Juste "sclérose en plaque", n'oubliez surtout pas la tête sur le côté, le sourire mollasson et l'air désolé. C'est très important... 

  "Boh c'est pas grave ce que tu as, ça fait pas mourir de toute façon" : Ici encore l'effet sera d'autant plus fort si la personne essaye de vous expliquer depuis quelques minutes de quoi elle souffre. Vous pouvez ensuite enchainer sur un problème personnel grave de type "Moi ça fait au moins 3 semaines que j'essaye d'avoir rendez-vous pour mon coup de soleil... ça pique... mais ça pique... Tu ne peux pas savoir..." 

"Moi je ne peux pas faire ça avec mon bras (joignez le geste à la parole. Par exemple si vous dites ne pas pouvoir lever le bras gauche, lever le en même temps, c'est fendard). Et ça fait au moins 3 semaines que je fais de la kiné, je n'en peux plus" : A dire à une personne ayant une maladie articulaire chronique et qui va chez les kinés, médecins depuis environ 10 ans... Vous pouvez aussi en rajouter sur la difficulté des tâches quotidiennes avec une attelle  (je ne peux pas me brosser les dents, c'est difficile de faire le ménage) et ajouter le temps terrible qu'il vous reste à tenir compris généralement entre 2 semaines et un mois. Tout cela à une personne ayant des attelles de manière chronique et sur le long terme. 

"Mais si tu manges forcément, t'es pas maigre" : A prononcer à quelqu'un sous perfusion, ou nutrition artificielle. Affichez un air sûr de vous et de bravade. Plus vous en serez convaincu, plus la personne en face de vous avouera rapidement ! C'est certain ! On ne peut pas être nourrie exclusivement de manière artificielle. Je le sais, parce que tata dédé elle fait le régime sans gluten et elle a lu les intestins notre deuxième cerveau, et elle me l'a dit donc bon... Puis si tu mangeais pas, ça se verrait, tu serais toute anorexique et là t'es pas anorexique. (Ah oui très important, la bonne santé des gens se mesure à la graisse contenue sur leur corps... Ne pas oublier) Et enfin proposez lui un "petit quelque chose à grignoter" car "ça ne peut pas te faire de mal ça".
Vous pouvez varier avec "Nan mais t'as pas vraiment mal" ou encore "Si tu peux marcher, t'as pas besoin de ton fauteuil, c'est juste pour faire semblant". 

"Cette carte de priorité n'est pas la votre, ça se voit que vous n'êtes pas handicapé" : A dire à quelqu'un de fatigué de préférence. Insistez bien sur le fait que la carte n'est pas la sienne, qu'elle a du la voler à sa grand-mère ou que c'est une fausse (dixit la réalité). Ensuite humiliée là encore un peu devant tout le monde pour ajouter à la fatigue, l'énervement et le malaise. Le handicap, ça se voit ! Vous êtes plus malin que ça, ne vous laissez pas flouer par un usurpateur puéril. (Nan mais oh !)

"Du coup, tu ne travailles pas en ce moment ? Tu te reposes alors..." :  A prononcer à une personne déjà incertaine sur son avenir professionnel, qui culpabilise de ne pas pouvoir œuvrer pour la société comme tout un chacun.  Insistez bien sur le fait qu'elle a vraiment de la chance d'être à la maison, que vous rêveriez d'être à sa place...Demander lui quand est-ce qu'elle va reprendre, et surtout à quel rythme. Soulignez que vous vous travaillez beaucoup, et que votre collègue Martine un peu feignante ne vient qu'en temps partiel.

Petit florilège non exhaustif, en 27 ans, j'ai du en entendre d'autres mais bon, je pense que ces quelques phrases vous permettront d'établir un premier contact serein avec "l'handicapé". Si vous appliquez ces conseils, c'est certain, ils seront vos amis. (De toute manière ils n'ont pas le choix hein, ils sont handicapés, ils ont pas d'ami donc ils ne vont pas faire les difficiles). Et puis comme ils sont tous gentils "les z'handicapés" ben ils ne seront pas blessés, ça aussi c'est certain.