L'APF vient de sortir une campagne avec les phrases clichées entendues par les personnes en situation de handicap, et moi, ça m'a fait rire... (Oh vous savez, il m'en faut peu...)
Et puis, je me suis dit qu'au final, dans ma vie, j'en avais déjà entendu pas mal des conneries bêtises (être handicapé n'empêche pas d'être polie nan mais oh !) Alors je vais copier l'idée. (On va dire inspirer parce que c'est plus joli. Et puis en plus je l'ai vécu, pas eux, donc ... Est-ce que finalement ce n'est pas l'APF qui m'aurait volé l'idée ?? .... hum, hum pardon, j'ai peut être un peu dérapé.)
L'autre jour, avec une copine on parlait des gens qui ont une désinhibition du lobe frontal (outre que le mot est impossible à écrire sans modèle, ça veut surtout dire que les personnes atteintes sont incapables de réguler leurs propos, plus de convenances sociales qui tiennent ! Si elles pensent que tu es un abruti, elles le diront...).
Ben moi, je pense que des désinhibés frontaux j'en rencontre tous les jours... ou presque.
Du coup, je vais vous faire un petit florilège. (Ah on me dit que les gens ne souffrent pas tous d'une atteinte au cerveau, qu'on appel ça : la bêtise humaine et qu'ils n'ont pas d'excuse... Dommage ! J'ai essayé de temporiser un peu... Non désinhibée que je suis.)
C'est un petit guide, n'hésitez pas à vous inspirer des phrases suivantes si vous souhaitez blesser, ou humilier quelqu'un (C'est cadeau, j'y tiens...) Puis comme je suis gentille, je vais vous proposer des conditions d'utilisations possibles, mais vous pouvez interpréter à votre guise. (On n'est pas comme ça nous les z'handicapés, on est tous gentils, sans exception, vous le savez hein !)
"Pfff, elle m'a l'air handicapée celle-là tient" : A prononcer de préférence si vous êtes une personne d'un certain âge (pour le côté mamie sympathique). De préférence (encore), pendant que la personne galère avec son fauteuil roulant dans des escaliers alors que l'ascenseur ne fonctionne pas... Un jour de pluie (ça c'est bonus mais le jour de pluie ça fait déjà suer à lui tout seul... Ou de neige (si vous êtes Parisien bien entendu....)
"Dis donc toi avec ta minerve, tu te crois dispensée ? Une minerve n'a jamais empêché personne de faire du handball, alors tu viens sur le terrain !" : A prononcer surtout si vous êtes professeur d'EPS. Le lien avec l'élève n'en sera que plus fort, faites moi confiance.
"Hé la malade imaginaire ! C'est quoi ton prochain problème ?" : A prononcer à vos petits camarades du collège. En pleine adolescence, en pleine construction de la confiance en soi... Parfait pour assurer un avenir radieux à la personne que vous interpellerez.
"Oh ben c'est dommage, elle était jolie !" : A prononcer, de préférence si vous avez un écart d'âge avec la personne. Sur un air mi-contrit, mi triste, avec la tête légèrement penchée sur le côté... Et si vraiment vous le tenez, bien, vous pouvez ensuite donner une petite tape sur l'épaule (mais c'est en option, ne vous forcez pas au contact physique si "l'handicapé" vous fait peur... Il le sentirait... Et on sait que quand on sent la peur, on devient agressif...)
"Elle a un copain ? Oh mais c'est merveilleux ça, il doit être tellement gentil pour rester avec elle" ; Encore une fois, à prononcer avec un air mi-pitié, mi-joie. Insistez vraiment sur le fait que le compagnon (ou la compagne attention pas de sexisme) doit avoir le coeur sur la main pour supporter une si lourde charge. Et surtout n'utilisez pas la forme directe, employez la troisième personne devant "l'handicapé". S'adresser à elle directement serait perçu comme une marque d'impolitesse. (Ah parce qu'en plus ils comprennent ce qu'on dit ?)
"Tu as essayé le sans gluten ? Non mais vraiment ça te changerait la vie." : A prononcer à quelqu'un atteint d'une maladie grave du système digestif. Vous pouvez varier avec "Tu as lu les intestins notre deuxième cerveau ?" ou encore " Tu es sûre que ton ying est bien aligné ?" ... Imparable comme conseils, vous pouvez être certain que vous aurez révolutionner enfin la vie de la personne, elle qui attendait sur ces conseils pour s'en sortir. Vous pourrez être fier de vous bravo ! Si vous vous en sentez l'âme, lancez vous dans la médecine, ils n'attendent que vous !
"Tu peux pas faire l'amour du coup ?" : Alors là, l'effet sera boeuf si vous êtes un parfait inconnu (de préférence à une personne en fauteuil, c'est plus drôle). Dans un ascenseur. Parfait pour nouer un lien rapide, efficace pour la mise en confiance. Ne dites surtout pas bonjour, et hop sortez la phrase telle qu'elle. Qui sait, vous pourriez enfin avoir la réponse à la question ! Variation possible "Du coup tu n'as pas de copain ?" ou encore "Sclérose en plaques ?" Idem, sans aucune introduction. Juste "sclérose en plaque", n'oubliez surtout pas la tête sur le côté, le sourire mollasson et l'air désolé. C'est très important...
"Boh c'est pas grave ce que tu as, ça fait pas mourir de toute façon" : Ici encore l'effet sera d'autant plus fort si la personne essaye de vous expliquer depuis quelques minutes de quoi elle souffre. Vous pouvez ensuite enchainer sur un problème personnel grave de type "Moi ça fait au moins 3 semaines que j'essaye d'avoir rendez-vous pour mon coup de soleil... ça pique... mais ça pique... Tu ne peux pas savoir..."
"Moi je ne peux pas faire ça avec mon bras (joignez le geste à la parole. Par exemple si vous dites ne pas pouvoir lever le bras gauche, lever le en même temps, c'est fendard). Et ça fait au moins 3 semaines que je fais de la kiné, je n'en peux plus" : A dire à une personne ayant une maladie articulaire chronique et qui va chez les kinés, médecins depuis environ 10 ans... Vous pouvez aussi en rajouter sur la difficulté des tâches quotidiennes avec une attelle (je ne peux pas me brosser les dents, c'est difficile de faire le ménage) et ajouter le temps terrible qu'il vous reste à tenir compris généralement entre 2 semaines et un mois. Tout cela à une personne ayant des attelles de manière chronique et sur le long terme.
"Mais si tu manges forcément, t'es pas maigre" : A prononcer à quelqu'un sous perfusion, ou nutrition artificielle. Affichez un air sûr de vous et de bravade. Plus vous en serez convaincu, plus la personne en face de vous avouera rapidement ! C'est certain ! On ne peut pas être nourrie exclusivement de manière artificielle. Je le sais, parce que tata dédé elle fait le régime sans gluten et elle a lu les intestins notre deuxième cerveau, et elle me l'a dit donc bon... Puis si tu mangeais pas, ça se verrait, tu serais toute anorexique et là t'es pas anorexique. (Ah oui très important, la bonne santé des gens se mesure à la graisse contenue sur leur corps... Ne pas oublier) Et enfin proposez lui un "petit quelque chose à grignoter" car "ça ne peut pas te faire de mal ça".
Vous pouvez varier avec "Nan mais t'as pas vraiment mal" ou encore "Si tu peux marcher, t'as pas besoin de ton fauteuil, c'est juste pour faire semblant".
"Cette carte de priorité n'est pas la votre, ça se voit que vous n'êtes pas handicapé" : A dire à quelqu'un de fatigué de préférence. Insistez bien sur le fait que la carte n'est pas la sienne, qu'elle a du la voler à sa grand-mère ou que c'est une fausse (dixit la réalité). Ensuite humiliée là encore un peu devant tout le monde pour ajouter à la fatigue, l'énervement et le malaise. Le handicap, ça se voit ! Vous êtes plus malin que ça, ne vous laissez pas flouer par un usurpateur puéril. (Nan mais oh !)
"Du coup, tu ne travailles pas en ce moment ? Tu te reposes alors..." : A prononcer à une personne déjà incertaine sur son avenir professionnel, qui culpabilise de ne pas pouvoir œuvrer pour la société comme tout un chacun. Insistez bien sur le fait qu'elle a vraiment de la chance d'être à la maison, que vous rêveriez d'être à sa place...Demander lui quand est-ce qu'elle va reprendre, et surtout à quel rythme. Soulignez que vous vous travaillez beaucoup, et que votre collègue Martine un peu feignante ne vient qu'en temps partiel.
"Du coup, tu ne travailles pas en ce moment ? Tu te reposes alors..." : A prononcer à une personne déjà incertaine sur son avenir professionnel, qui culpabilise de ne pas pouvoir œuvrer pour la société comme tout un chacun. Insistez bien sur le fait qu'elle a vraiment de la chance d'être à la maison, que vous rêveriez d'être à sa place...Demander lui quand est-ce qu'elle va reprendre, et surtout à quel rythme. Soulignez que vous vous travaillez beaucoup, et que votre collègue Martine un peu feignante ne vient qu'en temps partiel.
Petit florilège non exhaustif, en 27 ans, j'ai du en entendre d'autres mais bon, je pense que ces quelques phrases vous permettront d'établir un premier contact serein avec "l'handicapé". Si vous appliquez ces conseils, c'est certain, ils seront vos amis. (De toute manière ils n'ont pas le choix hein, ils sont handicapés, ils ont pas d'ami donc ils ne vont pas faire les difficiles). Et puis comme ils sont tous gentils "les z'handicapés" ben ils ne seront pas blessés, ça aussi c'est certain.
Merciii ! ça m'a beaucoup fait rire.. J'en ai entendu des semblables ou bien vécu des situations similaires.. Rigoler est un bon remède même si lorsque l'on vit la situation, c'est toujours moins drôle !
RépondreSupprimerJe découvre votre blog qui est vraiment bien !!
Carola
(Atteinte d'une maladie digestive et nutrition parentérale en HAD)
Bonjour Carola,
SupprimerMerci pour ce commentaire. Bon courage pour la suite. Effectivement le rire permet de vivre les choses plus facilement ;)