Bonjour, bonjour.
Avant toute chose je vais prêter serment, "Dans cet article, je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité, rien que la vérité."
Bon alors sans crainte, seulement si les personnes concernées ne tombent pas sur cet article (parce que oui, je préviens, je risque des les égratigner un peu) et sans haine hum hum (c'est un grattement de gorge, je le dis parce que c'est pas simple à deviner)...c'est assez relatif. En revanche je ne vais dire "rien que la vérité". (oh ça oui !)
Il faut en passer par là, parce que très honnêtement, même moi qui vis les situations, (si, si je vous l'assure, je ne prends pas de drogue) je me dis que c'est improbable et soupçonne le conspirationnisme. Alors, bien sûr je me mets à votre place de lecteur, et j'imagine assez facilement que vous puissiez projeter que j'affabule, que j'exagère, que "j'arrange la réalité pour en faire quelque chose de drôle". Et bien, croyez-le (ou non hein je ne vais obliger personne non plus), tout ce que je raconte ici est vrai, et se présente tel quel. (Servi sur un plateau doré vous dis-je, aucun travail d'auteur, rien de rien !)
Depuis une semaine je suis en hospitalisation à domicile. (Parce que j'ai une petite bêbête dorée qui tourne autour de mon cher cathéter depuis quelques semaines (voir mois maintenant... que le temps passe vite, y a plus de saison ma pauv'dame...) et qu'il faut des antibiotiques pour la déloger. (Plus de trêve hivernale qui ne tienne).
D'après son Selfie il ressemble à ça :
On a déjà vu plus mignon mais bon c'est pas la beauté qui compte non ?
En tous cas, c'est que semble penser ma peau qui l'a adopté avec plaisir et le laisse s'ébattre en toute liberté (lui et ses petites amies les bactéries plus fourbes les unes que les autres)
Bref, du coup je suis en HAD (Hospitalisation à domicile, attention hein je l'ai déjà dit, si vous vous dissipez je ne termine pas l'histoire moi hein, je m'en fiche je la connais... Alors on se calme ou alors au dodo sans histoire ! Non mais oh ! )
Bon déjà, ça ne commençait pas sous les meilleurs hospices auspices (Rooooh un peu d'humour, c'était drôle de jouer sur l’étymologie du mot : hospice, hospital, hôpital, hôpitalisation... Pyramide !!! Le bescherelle s'en remettra, il en a vu d'autres... ) On me retirait (que dis-je on m'arrachait) à la garde de mon prestataire, sans me demander mon avis. La HAD s'installe chez vous tel l'Allemand en 42 (je suis partie trop loin ? Pardooonnn). Elle vous demande d'utiliser SA pompe, qui au passage est de la même marque que celle fournie par le prestataire habituellement ! Elle amène SA table, parce que c'est bien connu, chez vous pas de table de soins, c'est pas comme si vous faisiez des soins de manière continue depuis 3 ans. Elle amène SON pied à perfusion, parce que bon quand même vous n'allez pas utiliser votre habituel. Elle amène SON ordinateur... Ben parce que là il faut scanner des trucs donc bon... Y a pas le choix quoi ! Ok pour l'ordinateur, on valide.
Ensuite HAD voulait dire réintégrer les infirmières dans ma vie. Pas simple quand on est en toute autonomie. Elles sont adorables ce n'est pas la question. Mais vous êtes de nouveau bloqué chez vous 3 fois dans la journée, dépendante pour les soins. Pas facile moralement.
J'avais négocié avec la HAD (on dirait que c'est une personne hein quand j'en parle, c'est pour la rendre encore plus détestable... Je suis machiavélique...) pour garder la main sur mes soins de nutrition. Ils ont accepté, avec du mal... mais accepté. (Cela dit, ai-je vraiment laissé le choix ?) C'était déjà suffisamment frustrant de devoir attendre pour des perfusions d'antibiotiques que j'étais capable de gérer seule.
Bref, je m'y suis adaptée. (Oui, effectivement, je n'avais pas tellement d'autres choix, mais ça fait plus classe de dire que j'ai fait des concessions, plus souple m'voyez ?)
Et puis hier, soit le 14 février (jour de la saint valentin, vous comprendrez que ce détail peut avoir de l'importance, ou du moins un impact sur l'histoiiiiiiire de ma vie, le cycle éterneeeeeel... Hum hum (raclement de gorge, tout ça, tout ça)), ils ont sortit le grand jeu.
J'ai pris des notes parce que bon ... (Si si je vous assure... Voilà la preuve... Oui alors j'ai pris au milieu des plantes, pour un côté Belle et la bête avec la pétale de rose (bon là c'est une tulipe...) le temps s'égraine et... Quoi ? Je vous saoule ? Ben ne me demandez pas pourquoi cette composition alors hein ! Vous êtes d'une mauvaise humeur parfois, c'est dingue !)
La feuille de papier, ce sont mes notes... (Comment ça, on ne voit rien ? Et la confiance ??? Ca vous parle ? Roooh mais alors hein !)
DONC. hier, je savais qu'une livraison était prévue, en revanche l'horaire était inconnu.
A 8H30, je téléphone à la HAD. Après 5 minutes de petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi, la secrétaire décroche. Je lui explique que j'appelle pour connaître le "râteau" de livraison (si les gars, quand on dit le matin ou l'après-midi, ce n'est plus une fourchette). Elle me dit qu'elle ne sait pas et qu'elle me passe le planificateur. Re petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi. Le planificateur n'est pas là. Je dois rappeler plus tard. (Et prendre en note et me tenir informée éventuellement ? Non ? Très bien... Je rappellerais...)
9h30 : 2e essai. Après 4 minutes de petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi, la secrétaire décroche. Je lui explique que c'est encore moi qui appelle pour connaître le "râteau" de livraison. Elle me remet et me passe le planificateur. Re petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi. Le
planificateur est là. Il me demande dans quel quartier je me situe et me confirme que la livraison aura lieu ce jour, à partir de 12h30.
Ensuite j'ai vaqué à mes occupations.
Et puis à 17h je reçois un SMS de mon infirmière qui me demande si j'ai reçu ma livraison car la HAD l'a appelé pour lui dire qu'elle n'aurait lieu que le lendemain. Après plusieurs échanges et des appels renouvelés de mon infirmière auprès de la HAD, le discours se modifie et est une nouvelle fois confirmée la livraison ce jour, à partir de 18h. (On aurait peut être pu commencer par ces horaires, histoire de ne pas poireauter toute la journée inutilement. Je sais que je suis malade et que je n'ai que ça à faire d'attendre m'enfin...)
Comme nous étions le jour de la Saint Valentin, je voulais faire un effort (c'est à dire un ravalement de façade intégral avec camouflage des cernes, des cheveux de filles bien coiffés, et une robe so girly (mais pas vulgaire). Le truc, c'est que je me voyais mal réceptionner le livreur avec mon smockey eyes et mes collants... Donc j'ai attendu. Et voyant l'heure tourner, j'ai abdiqué. (En même temps, c'est le soir de la saint valentin alors bon... )
A 20h, toujours personne en vue. Je décide donc de téléphoner une nouvelle fois à la HAD pour faire le point. Petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi.
Secrétaire de nuit (oui 20h, c'est la nuit...) "HAD bonsoir"
Moi : "Bonsoir, je me permets de vous recontacter concernant une livraison. On m'avait dit à partir de 18h, et je suis un peu inquiète car je n'ai toujours rien."
Elle : "Hum, votre nom ? Je vais regarder la liste"
Moi : "Briochette. B.R.I.O.C.H.E.T.T.E"
Elle : "Je cherche. Hum... Attendez... Vous m'entendez là ? Roooh j'ai laissé sur le combiné... Alors Briochette... Hum... Non... Non il n'y a pas de livraison ce soir de prévue..."
Mon moi intérieur : "Non mais tu te fous de ma tronche là hein ? Dit ? C'est une blague ? C'est ça ? Ca fait 4 fois qu'on appel aujourd'hui ! QUATRE fois !!!!"
Mon moi sociable et éduqué : "Alors je pense très sincèrement qu'il y a une erreur. Votre collègue a confirmé tout à l'heure à mon infirmière de la livraison ce soir aux alentours de 18h... " (Et comme on approche les 20h30 là, et que c'est toujours la saint valentin, et que je me suis sapée et maquillée, je voudrais profiter de ma soirée avec Môssieur Briochette, c'est trop demandé bordel bazar... )
Elle : "Je vous passe l'infirmière..." (Ouais ben fais-ça ouais !)
Petite-musique-angoissante-que-c'est-même-pas-Vivaldi.
Infirmière de nuit "Bonsoir !"
Moi : "Bonsoir ! (Donc là je suis obligée de tout réexpliquer puisque sa collègue a du se dire que ce n'était pas son job)
Elle : "Hum, je pense que c'est prévu pour demain si vous n'êtes pas sur les listes... On verra demain ?"
Moi (qui commence à faire sentir son agacement) : "Alors non, on ne verra pas demain, car j'attends un médicament dans cette livraison, qui aurait dû être livré depuis lundi. J'ai mal au ventre, et j'en ai besoin."
Elle : "Bien, je vais voir et je vous rappelle".
ARGGHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!! (Môssieur Briochette me fait justement remarquer que j'ai oublié un H, je le rajoute donc, dans un soucis de véracité exemplaire !)
20h35 : On sonne à la porte (avec beaucoup trop d'insistance d'ailleurs, a t-on appris à cette personne qu'il faut relâcher le bouton à un moment donné... j'en doute.)
Un livreur se présente, en mode petite boule énervée vêtue d'un survêtement et de baskets. ENFIN !
Il dépose ses cartons, dont un sur lequel est noté "pour le livreur, ne pas oublier le frigo". Par chance, il l'installe de façon à ce que l'écriture soit visible.
C'est alors qu'il lance "Oh j'ai oublié le frigo dans la voiture, je vais le chercher et je reviens". Voyant que nous n'avons pas à faire à une machine de guerre (et parce que c'est toujours la saint valentin, et que j'ai juste envie de profiter), je lui propose de l'accompagner pour lui éviter un aller et retour et récupérer le sésame. Il hésite (il a du peser les pours et les contres... Se demander ce que son chef dirait s'il apprenait qu'une pauvre malade l'accompagnait (j'exagère à peine) et puis la raison l'a rattrapé), il décline la proposition d'un "Nan ça va ... je reviens'.
5 minutes plus tard, le coup de sonnette insistant est de retour. J'ouvre. Le livreur survet'baskets me tend un ticket. Il me lance "Faut mettre au frigo". Un peu décontenancée avec mon micro ticket entre les mains, je l'interroge : "Mettre quoi au frigo ?"
Lui : "Ben le sachet"
Moi :"Mais quel sachet ?"
Lui : "Ben celui que j'ai ramené."
Je m'adresse donc à Môssieur Briochette : "Tu as rangé quelque chose au frigo ? " Bien sûr, je connaissais sa réponse "Non, je n'ai touché à rien". (Pas de don de voyance, seulement toute la scène s'étant déroulée devant mes yeux, je n'avais vu aucun sachet franchir le seuil de la porte...)
Le livreur : "J'ai pas ramené le sachet ? Je suis perturbé !" ( Effectivement oui ! Il s'est un peu cogné sur les murs en sortant, tel le papillon de nuit pris dans la lumière du lampadaire. Alors je ne sais pas si il avait été fumer un champ avant son passage ou si ma robe le décontenançait... Oui, ben on a le droit de penser qu'on séduit un peu non ? Mais une chose est sûre, il est partit chercher un carton et est revenu sans.) Je vais le chercher alors ! (Ben oui mon gars... Va)
Troisième coup de sonnette. C'était la bonne.
Alors forcément on a ri. J'ai remercié Monsieur Briochette d'avoir organisé tout ça, que cette animation de Saint Valentin était bien plus chouette qu'un clown ou un magicien, et que je ne savais vraiment pas où il allait trouver toutes ses idées ! Et puis on s'est dit que sur cette bonne marrade, on pouvait enfin profiter. Je voulais rappeler la HAD pour prévenir de la livraison mais Môssieur m'a dit que ce n'était pas à moi de tenir à jour leur planning et qu'ils n'avaient pas bien fait leur travail donc que ça leur ferait un peu les pieds, il n'avait pas tort...Alors on a poursuivi cette soirée en amoureux.
21h30 : Appel sur notre téléphone fixe. Comme personne (à part la HAD) n'a le numéro, je réponds.
"Bonjour c'est l'infirmière de nuit de la HAD, c'est pour vous dire que je suis chez vous dans quelques minutes pour votre injection de médicament"
Moi : "Quoi ? Ha non mais c'est bon j'ai reçu la livraison, c'est gentil"
Elle : "Ha vous l'avez ? Et bien parfait dans ce cas je prendrais dans vos doses pour l'injection"
Moi : "En fait, je gère seule. J'ai été formé. Je n'ai donc pas besoin de vous merci."
Elle : "Vous êtes sûre ?" (Huuuummm attendez je réfléchis, je réfléchis.... hummmmm OUI alors maintenant lâchez moi les basques !)
Moi : "Oui certaine, je sais faire, je n'ai besoin de personne pour ça, je gère."
Elle (très septique) : "Bon si vous le dites... Aurevoir'
Bref, je suis retournée vers mon amoureux et 15 minutes plus tard (soit 21h45, un soir de saint valentin bazar !!!), le téléphone sonne de nouveau. J'hésite à répondre, tellement que je loupe l'appel.
Je rappel.
L'infirmière de nuit de la HAD "Merci d'avoir rappelé si vite, j'ai vu avec ma cadre et c'est bon..."
Moi : "Quoi qui est bon ?'
Elle : "Pour faire votre injection. J'ai été surprise car nos patients ne sont pas autonomes, donc j'ai appelé ma cadre. Elle est d'accord pour que vous le fassiez seule (Bien aimable mais en fait je ne demandais pas l'autorisation). Du coup, je vais rester avec vous au téléphone et vous guider dans les gestes, pour l’asepsie, les gants..." (Haha dites moi que c'est un blague, Môssieur Briochette avait pris un supplément "humour" c'est ça ? Ou est la caméra cachée ?? Non parce que peut être commencer à former vos infirmières (donc vous finalement) sur les gestes stricts de branchement en stérile avant de vouloir me guider par téléphone sur des gestes que je pratique quotidiennement depuis 2 ans et demi).
Moi : "C'est gentil mais ça va aller. J'ai été formé, je maitrise... Bonne soirée !"
Bref, elle était quand même super drôle cette caméra cachée de la Saint Valentin ! J'espère qu'elle sera vite diffusée pour que vous puissiez rigoler à votre tour. (En HD ça va de soi, HAD, HD, tout ça... tout ça...)
Hello ma super briochette!! ^^ Ah ben dis donc qu'est-ce qu'on se marre chez toi ^^ :) Tu sais quoi , j'en ai une chouette aussi pour toi :) Il y a de cela, allez, disons 8 ans, c'était les débuts de la NP pour moi , pose d'un KT central et donc sortie d'hosto avec notre amie HAD...des inf...que j'ai fini par renvoyer. Ah ça te dirait pas de mettre des gants pour me faire le soin en STERILE?? ben regarde j'en ai une bonne pour toi, la sortie, c'est par là! Et un soir (disons même la nuit, c'était 20h bien tassé ^^) j'ai des super douleurs dans le dos , pliée en deux, j'appelle l'inf, ah ben non , il faut joindre l'HAD! Et là ...."mais madame vous n'êtes plus en HAD nous ne pouvons rien faire pour vous" (cela faisait genre qq mois que j'étais sortie de l'hosto ,débuté les soins at home etc...) //ah ok et donc laisser une nana pliée en deux chez elle, branchée sur KT central t'en as rien à f...??? ben apparemment non!! Figure toi que cette douleur au final, venait quand même du KT qui était lui même sorti de la veine d'où il devait être!!! C'est vrai que c'était trois fois rien et que j'avais sûrement simulé ma douleur ....Sur ce , allez à table! :) oui et toi on mange quand d'autres dorment.... :p
RépondreSupprimergénial!! quel humour et quels boulets ...
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