vendredi 14 octobre 2016

Ma vie de patiente acte 1 : L'admission




Me revoilà de retour avec un article croustillant sur le thème de... la vie à l'hôpital ! 

Oui ça faisait longtemps mais autant dire que j'ai de quoi me rattraper ! (Et puis je sais que vous aimez ! ça vous rappelle Closer et ses potins croustillants ! Julie Gayet sur un scooter VS mes petits secrets hospitaliers, je sais que votre cœur balance !) 

Après un joyeux séjour de trois semaines et demi (Le demi est important ! C'est à ce moment là que j'ai cru que ma santé mentale allait lâcher..), je suis enfin de retour dans la vraie vie ! 

Alors aujourd'hui je dois avouer que je ne sais pas par quel bout prendre cet article. Non pas que je n'ai rien à écrire (Oh que non !). C'est même plutôt le contraire, trop de choses en tête ! Trop d'absurdités rencontrées. Alors je vais le faire de manière chronologique (Comme ça on est sûr de ne rien oublier et de ne pas se perdre, ne vous plaignez pas, c'est pour vous que je fais ça hein ! Moi perso, je connais déjà l'histoire !)

Dimanche 18 septembre 3h du matin : (Bon là c'est précis mais je ne préciserais pas toujours parce que bon faut pas déconner !)

 C'est le début du commencement (hum, moi aussi j'ai un peu de mal avec cette expression m'enfin...). Alors que je dormais paisiblement, je me réveille soudainement avec une forte douleur au niveau de ma seconde bouche. (Le cathéter quoi !) C'est le genre de petite taquinerie en pleine nuit dont on se passerait bien. Un peu inquiète ( ben oui quand même, c'est pas sensé faire mal ces petites bêtes là), je décide au bout d'une bonne demi-heure, de me lever. Là, je découvre une zone rouge, enflée et chaude. Je décide donc de retourner me coucher et d'attendre le lendemain dans le calme et la décontraction la plus totale. 
Je décide donc de paniquer, tout en attendant une heure décente pour contacter l'hôpital, c'est à dire 9h. (Non les Urgences n'étaient pas une option, même si la petite voix au fond de moi, me murmurait qu'un aller et retour (oui alors là le retour était important) à l'hôpital serait sans doute obligatoire dans la journée pour montrer ce vilain bobo.)

Lundi 19 septembre 8h : (du matin, ça va de soi sinon j'aurais noté 20h ou au pire 8h pm mais bon ce n'était pas l'option la plus facile) 

Je craque et j'envoie un texto à mon infirmière coordinatrice pour la prévenir de mes déboires, le tout photos à l'appui. Portable dans la main et volume monté à fond, je patiente. 

Lundi 19 septembre 11h : (Qui a demandé "du matin" ???)

Je décide d'aller prendre ma douche. Bien entendu, c'est à cet instant précis que mon téléphone décide de se manifester sous un "numéro masqué". Zorro n'étant pas dans mes contacts (Hum, hum...), je me doute de l'identité de mon correspondant. C'est avec hâte (somme toute relative) et d'un geste assuré que je décroche d'un "Allo" à faire trembler Claude François. (On a les références qu'on mérite !) 
- Oui Bonjour Mademoiselle Briochette, ici le docteur. Alors on a bien vu vos photos, bon il faut venir aux urgences hein ! Nous, on n'a pas de place dans le service mais eux, sont prévenus ils vous attendent. 

Voilà. Sans le savoir elle avait scellé mon destin pour les 3 semaines et demi qui allaient suivre. 

Très innocemment, je décide de prendre un micro sac, dans lequel je fourre quelques affaires de toilettes et des vêtements pour le lendemain. (Oui j'avais encore l'espoir et l'innocence de celle qui ne connait pas encore le milieu judiciaire hospitalier !)

Lundi 19 septembre 12h30 : (A quelques minutes près, je ne suis pas un lapin blanc)

Je me présente aux urgences de mon hôpital fétiche (En vrai je n'ai pas trop le choix, on ne m'a jamais personnellement demandé si ça me convenait). En bonne élève je présente ma carte vitale, mutuelle, carte d'identité. Je connais par coeur, mon poids, ma taille, le nom de mon médecin traitant, la personne à prévenir en cas d'urgence, ma note à mon avant dernière fiche de lecture de CP (Nannn je déconne, ils veulent juste connaître : votre situation professionnelle, le choix de vos études, votre situation maritale, la date de vos dernières règles. Ah non, par contre là je ne plaisante pas !) 
Une fois tous ces détails palpitants communiqués, j'ai le droit d'aller patienter en salle d'attente. 

Lundi 19 septembre 1h pm : (Ah ah vous avez suivi ? C'est pour donner l'illusion d'une attente longue et pénible, mais en fait ça ne fait que 30 minutes ! Astucieux n'est-ce pas ?)

Prise de tension au milieu de la salle d'attente. (Alors trucs et astuces hospitaliers : Quand votre famille ou vos amis sont dans votre chambre, il est important qu'ils sortent lors d'une prise de tension afin de préserver votre entière intimité. En revanche, la prendre au milieu d'inconnus ne pose aucun problème !) 

Lundi 19 septembre entre 13h30 et le lendemain: (Oui je vais pas le faire minute par minute car sinon je vais vous perdre. Je rappel que nous n'avons pas encore passé 24 heures... Sur trois semaines et des brouettes.)

Et voilà, c'est mon tour ! On m'installe dans un box où j'explique pour la énième fois à un médecin qui s'en contre-carre l'oignon ce qui m'amène ici. Dans un ballet coordonné, entre ensuite l'infirmière pour la pose d'un cathéter. (Attention, ce qui suit sera le comique de répétition de cet article.)

- Allez, on y va ! Bon vous êtes jeune, vous êtes facile à piquer ! 
- (Grand sourire Colgate, Freedent, Signal réunis !)
- Oulà je n'aime pas trop quand on sourit comme ça... Vous n'êtes pas facile c'est ça ? 
- Ben ça dépend des fois, je ne vais pas vous décourager tout de suite. 
- Hum... Je vois. J'ai pris un rose, ça ira ? (Pour les novices, il existe plusieurs tailles de cathéter,  chaque taille étant associée à une couleur : dans l'ordre croissant nous avons  jaune, bleu, rose, vert, gris, et orange. En règle générale, les verts et les roses sont les plus couramment utilisés chez les adultes. Voilà, vous ne pourrez plus dire que vous ne le savez pas !)
- Généralement, on va plutôt vers du bleu. (Alors le rose, plus petit ou plus grand que le bleu ?)
-Ok. Bon je vais essayer comme ça et on verra. Roooh mais on les sent super bien vos veines ! ça va aller tout seul ! 

Premier essai : Echec. 

-Bon je vais prendre un bleu. Je ne comprends pas je la sentais bien... Mais elle  a roulé ! 
-Et oui, c'est l'histoire de mes veines. (Et de ma vie, on pense que tout va bien en apparence alors qu'à l'intérieur c'est le chaos.)
-Allez, on est repartit. Inspirez... Allez ! Je pique. Bon je suis dans la veine, mais je n'arrive pas à remonter... Pff, c'est un bleu pourtant ! Je vous fais mal ? Oh non ! Elle a gogné (Bon là je ne suis pas certaine de l'orthographe. En gros c'est du patois infirmier qui veut dire "péter"). Bon. Je suis dedans quand même. Des fois ça passe quand même. On essaye ? Allez, j'injecte. Ca va ? 
- Oui, ça pique un peu. 
- Hum c'est normal. Bon vous risquez d'avoir un petit souvenir. Un joli bleu. 
- C'est pas grave j'ai l'habitude. (Et je ne pensais pas si bien dire, n'oubliez pas... Comique de répétition !) 

De là, j'ai eu quelques heures devant moi pour lire, jouer, bref me divertir autant que possible. 

Fin d'après-midi le retour de l'infirmière et d'une étudiante : 

-Re bonjour, ah vous avez un livre ? Ah ah on sent que vous avez l'habitude hein ! Bon je viens vous piquer les hémocultures (C'est ça qui sert à savoir si il y a infection ou non. Le principe est simple, on remplit une fiole avec du sang, si il y a des bactéries, on dit que ça pousse (comme pour la brioche quoi !) sinon on les déclare stériles au bout de 72 heures.) Et puis on va refaire le pansement du broviac aussi. (Je ne vous explique plus ce qu'est le broviac n'est-ce pas ?)

Et c'est à ce moment là, que l'étudiante qui l'accompagnait a fait un malaise. Elle est devenue blanche comme un linge lavé avec Omo, et a demandé à sortir. Sa collègue m'a dit que c'était peut-être la vision du cathéter... Le sang ok; les plaies ok... Mais alors là ! On ne me l'avait jamais faite ! 
 Bref elle est sortie, et nous avons terminé l'exercice à deux. 

J'ai ensuite été transférée en post-urgence dans des chambres sans télévision, ni salle de bain. Une sorte de sas de transfert en attendant que les patients rejoignent les services qui leurs sont dédiés. J'y suis restée deux jours. J'ai eu le droit d'aller dans les douches au fond du couloir, avec un chronométrage de la part de mon infirmier accompagnateur. 
"Bon je vous laisse prendre votre douche, vous avez 15 minutes". Oui chef ! Je n'ai pas compris pourquoi cette limitation de temps, étant donné le peu d'activités réservées au cours de la journée. 

 
Mercredi 21 septembre : 

J'ai le droit de rejoindre mon joli service de nutrition. Je retrouve mes habitudes, (Hé oui, au bout d'un moment on a ses petites habitudes à l'hôpital), un personnel connu. Bref, me voilà rassurée. 

De ce jour au mardi 27 septembre, rien de croustillant à raconter. L'inflammation du broviac passe d'elle-même. Les hémocultures sont restées stériles. (Les infos données ci-dessus sont presque toujours utiles !) Bref la routine. Ils me gardent pour tenter un réequilibrage de mes poches de nutrition que je ne supportais plus depuis quelques mois. En somme, l'occasion fait le larron. Tout va bien, et après quelques essais périlleux nous sommes parvenus à un équilibre plutôt satisfaisant. Ma sortie est donc proche puisque programmée pour le lendemain. 

Mardi 27 septembre 19 heures :

Autant le dire mon sac était prêt. Mes ordonnances dans la poche. Je n'avais plus qu'une nuit pour rejoindre mon doux foyer. Les médecins avaient même hésité à me laisser partir dès le matin, mais un je ne sais quoi dans leur conscience leur avait soufflé de faire un dernier essai de poche. Tranquillement installée devant "chasseurs d'appart'" (on a les émissions qu'on mérite !), la nutrition glissant tranquillement dans mes veines depuis une quarantaine de minutes, je ressens une violente douleur dans les jambes. Cette douleur je la connais. Et mon cerveau l'associe tout de suite à : septicémie. J'essaye donc de raisonner le voisin du dessus, en le forçant à se rappeler que tous les examens étaient négatifs, que mon corps se portait comme un charme et que rien ne lui permettait d'envisager un début d'infection qu'elle quelle soit ! 
Mon état physique décide de prendre le dessus en montrant à mon psychisme que "Fuck ce qu'il peut bien penser ! Y a un problème Mayday, Mayday, Mayday !" La fièvre et les frissons font donc leur apparition ! 
 

Bande de petits veinards vous allez attendre demain pour connaitre la suite Oh ne m'en voulez pas c'est Môssieur Clochette qui a dit que mon article était trop long (c'était pas faux non plus !) Du coup, je vous propose de poursuivre demain ça vous laisse le temps de faire jouer votre imagination :)

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