Aujourd'hui c'est petite forme. Je me dis quand même que ça fait deux jours que je n'ai pas écrit et que je perds mes lecteurs (oui oui je vois hein que vous ne venez pas lire et relire mes articles précédents ... une seule vue aujourd'hui et encore je ne suis même pas sûre que ce n'est pas moi qui en suis responsable !)
Bref, je ne vous en veux pas, c'est un peu de ma faute. Aujourd'hui c'est petite forme alors on va rigoler un peu. Du moins, moi je vais me faire rire. (Cf : mon premier billet : ce blog est égoïste.)
Pendant ma dernière hospitalisation, j'ai du migrer dans un autre hôpital pour un changement de "bouche du bras". (Cf : mon billet précédent : ah ben non je ne vais pas tout réexpliquer à chaque fois parce que sinon on ne va pas s'en sortir !)
Un changement de bouche impose une douche (même deux) avec un antiseptique (pas de votre choix, du choix de l'hôpital, les miens sont gentils ils m'ont évité la couleur orange, jaune ou rouge vif de la Béta*). Une fois passé ce moment de détente délicieux qu'est celui d'une douche sans savon dans une salle de bain splendide accolée aux toilettes très propres, vous avez la joie et l'immense chance de vous essuyer avec des serviettes sans doute nettoyées avec un adoucissant dernier cri tellement leur douceur est incomparable. (Le tout en pataugeant joyeusement dans l'eau de la dite-douche qui privée de rebord et donc de repère tente une échappée fantastique dans toute la pièce.)
C'est alors que s'offre à vous l'immense privilège, que dis-je l'honneur de revêtir .... une blouse hospitalière.
Nous sommes en 2016, le monde bouge, les choses évoluent. Nous avons des téléphones connectés à internet, bientôt le wifi dans le train, nous avons fait des découvertes culinaires exceptionnelles, des avancées médicales immenses. Mais allez savoir pourquoi, la blouse ...reste la blouse !
Pour rappel, (et pour ceux qui ont eu la chance de ne jamais en croiser) la blouse c'est un morceau de tissu plus ou moins tâché ( oui on sent que la blouse a vécu), taille unique, (très très très taille unique), et qui a pour particularité de se fermer par derrière grâce à de petits boutons pression savamment disposés tous les 30 à 40 cm (et encore le bouton c'est si vous êtes nouvelle génération car il reste la technique dite du tablier, c'est à dire ne se fermant que par un mince fil !). Si vous avez de la chance les boutons peuvent descendre jusqu'au bout de la blouse c'est à dire au niveau de l'arrière du genou, ou au pire s'arrêter juste avant votre postérieur.
Pour petite précision, lorsqu'on vous demande d'enfiler ce type de vêtement vous n'avez généralement le droit à aucune de vos affaires personnelles : AUCUNE !
Pour la pose de ma première bouche, on avait oublié de me dire que ça ne se passerait pas dans l'hôpital dans lequel je me trouvais. On m'avait dit de prendre ma douche au dernier moment (vous vous imaginez bien que je ne me suis pas pressée...) Résultat on avait frappé à la porte de la salle de bain pour me demander si j'étais prête car les ambulanciers étaient là ... euh quels ambulanciers ??? Je me suis retrouvée en blouse, et UNIQUEMENT en blouse (et avec les cheveux trempés), à devoir grimper sur un brancard. Je ne me suis jamais autant tortillé de ma vie ! (imaginez moi et riez si ça peut vous faire plaisir mais ma petite part d'intimité me demandait de l'épargner encore un peu !)
J'ai fait le trajet avec deux ambulanciers avec pour obsession de me dire que j'étais quasiment nue (ben si hein c'est pas trois pressions qui font un habit sinon ça se saurait ...) avec un mec de mon âge qui tentait de me faire la conversation. Arrivée sur le lieu de pose de la bouche, l'infirmière qui m'a pris en charge a bien vu que je n'étais pas franchement à l'aise et que j'étudiais la manière de descendre puis de remonter sur un lit. Elle m'a donc demandé si j'avais mal, et je lui ai répondu un peu gênée que je n'avais rien sous ma petite blouse et que ça me gênait un peu. Elle est revenue 2 minutes plus tard avec des sous-vêtements jetables !! (Comme quoi ils ont réfléchi parfois, mais ils ont oublié que le patient n'était pas juste un corps sans sentiment et qu'un peu de respect ne pouvait pas faire de mal !)
Tout ça pour dire, que pour la seconde pose, j'étais rodée. J'ai demandé deux blouses que j'ai superposées. (une avec pression derrière et l'autre avec pression devant, héhé malin !!!) J'ai aussi négocié des sous-vêtements. Bref, j'étais so sexy sans bijou, cernée, les cheveux même pas mouillé car on m'a dit que ce n'était pas la peine !
Ambulanciers, dépose, pose de la bouche, attente, ambulanciers le retour.
"Mademoiselle Briolette ? "
"Euh Briochette, mais à moins d'une grosse coïncidence ça doit être moi ..."
"Ah oui Briolchette c'est ça ..."
"Hum..." (oui, mon nom de famille est apparemment "difficile" les gens ne savent pas bien le prononcer mais je ne leur en veux pas ...alors si brioLchette lui va, ça me va aussi)
"On va vous ra-me-ner dans votre hôpital ! (Tu sais toi l'ambulancier, le médecin, l'infirmier, (et le tout peut se mettre au féminin) ce n'est pas parce que je suis hospitalisée que j'ai subitement perdu mon cerveau, ARRETE de sur-articuler ou de parler plus fort ! Je ne suis pas sourde, je n'ai pas 90 ans, j'ai toute ma tête, je te comprends...enfin parfois non mais ce n'est pas une question de langage !)
Vous vous allongez ?"
"Non je veux bien marcher un peu...ça me fera du bien" (Ouai j'ai eu de la peine de te dire ça alors que tu t'étais cassé les pieds à ramener ton brancard ...mais je pouvais marcher mon gars et j'en avais envie alors ...tant pis ?)
"Vous avez l'air fatigué un peu ...vous avez des cernes..."
"Ah ? ..." (Oh mais c'est étrange ça, je ne suis hospitalisée que depuis une semaine, pour une infection généralisée ... je ne comprends pas pourquoi j'ai cet air fatigué... )
"Et hum...pour la blouse ? C'était obligé ?" (J'ai hésité longuement entre un ; "Ah non non c'était tellement sexy que je me suis dit que je ne pouvais pas la louper" ou un "Elle était en solde, elle est jolie non ? Un peu courte peut être ? " Mais j'ai répondu ...)
" On n'a pas le choix en fait..." (Quel manque de répartie, je sais bien ...)
Bref, nous sommes reparties ma nouvelle bouche et moi, en blouse ... et ma dignité bien cachée en dessous...