Je suis encore vivante ! (Bon si vous me lisez c'est que j'ai écrit et donc vous vous en doutiez mais il me semblait important de le préciser étant donné que j'avais disparu depuis... piou... je ne le sais même plus).
Alors : pas de nouvelles bonnes nouvelles ? Eh bien... pas tout à fait. (Au final je la joue teasing et drama mais y en n'a pas eu vraiment (enfin ça a failli) : la preuve j'écris encore).
Que s'est-il passé ?
Ai-je été touché par le covid ? Nop (en tous cas le test dit que non)
Ai-je vécu le confinement comme une torture ? Nop (c'était même plutôt cool de voir le monde entier obligé de vivre sur le même rythme que moi parfois, sans pression sociale pour sortir de son lit et faire quelque chose)
Un astéroïde s'est-il explosé sur mon appartement ? Nop et nop (vous auriez été au courant... quoique avec l’ellipse des actualités liée à ce satané corona ... (le virus, pas la bière... Oh ça va ! Tout le monde la fait cette blague, j'ai le droit aussi hein)
Non je suis restée classique et j'ai vécu... des péripéties médicales ! Plein, plein, plein. Des que "c'est pas de chance", des que "c'est des boulettes", des que "c'est de la mauvaise foi", des que "c'est le personnel qui est buté"... Bref pleiiiin d'aventures merveilleuses. (Bon là clairement, je conseille encore une fois pop corn et hydratation (ou poche) parce que ça va être long, très long, troooop long).
Décembre 2019 (on l'avait presque oublié celui-là) : J'ai décidé d'acheter une voiture ! (Nan je déraille pas, je pose le contexte. C'est complètement différent !)
Je me lève de bonne humeur, (oui, ça m'arrive parfois, mais faut savoir saisir l'instant). C'est le jour J, on va l'essayer. Petite occasion déjà toute aménagée comme il faut avec boule au volant à droite et accélérateur à gauche : bref une petite perle quasiment impossible à trouver.
Mes supers parents trop géniaux (ils lisent le blog faut bien être gentille un peu), viennent me chercher pour m'emmener rejoindre le bolide.
(Je sais que ça va vous tracasser et vous parasiter alors voilà, elle ressemble à ça :
En tous cas la couleur est similaire... Bon c'est pas une Renault... et elle n'a pas cette forme là...elle est plus haute ... et puis moins longue... Les phares sont plus gros et puis j'ai des essuies glace et des rétros... Les sièges ne sont pas rouges... et puis elle était pas dans le désert.... Mais à quelques détails près... on est là dessus quoi !)
Avant de partir, je sens poindre la migraine. Pas de chance, voilà 3 ans que je n'ai pas conduit alors elle n'est pas la bienvenue pour la concentration. Je me résous donc à prendre un médicament pour y couper court. (Ce médicament je ne l'avais pris qu'une seule fois dans ma vie auparavant... Je suis joueuse, je vous l'accorde).
Entre excitation (c'est quand qu'on arrive ? Elle va être jolie ? Je vais enfin avoir MA voiture !) et panique (vais-je savoir encore conduire ? Et si j'arrive pas à la démarrer ? Comment on règle les rétros déjà ? Le cadenas sur la clé c'est pour ouvrir ou fermer ? "R" c'est pour marche arrière ? Si j'écrase quelqu'un il vaut mieux avancer ou reculer pour ne pas en mettre partout?)... BREEEF moi et mes questions de base (que tout un chacun se serait légitimement posées, ne me mentez pas !) , nous dirigeons tranquillement vers le lieu du crime de la découverte !
Pendant le trajet aller (sinon c'est pas drôle), je commence à me sentir mal. Un malaise difficilement définissable. J'ai froid, je tremble, je sens mon corps mal à l'intérieur.
Maman Clôchette qui connait son petit oisillon par coeur me dit : "On ne t'entend plus? (genre je suis bavarde quoi ! Non mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre), ça ne va pas ?"
J'ai du répondre quelque chose comme : "je sais pas j'ai froid, je suis pas très bien".
- Ne stresses pas,(Genre je stresse quoi, non mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre), ça va aller. Tu sais conduire. Tu sais le faire, on t'a donné le permis (alors ça...Si ça se vérifiait dans la vraie vie hein, ça se saurait. Et puis on me l'a même pas donné le permis, je l'ai payé.. L'équivalent d'un rein, d'un foie et d'un poumon et demi). C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Et puis tu seras avec une monitrice d'auto-école, elle va t'aider." (Oui, alors pour la petite histoire, cette voiture je l'ai racheté à une auto-école donc effectivement elle était bien placée avec son double pédalier encore présent, elle saurait me dire si je dois reculer ou avancer sur la personne située entre mes roues et l'asphalte.)
Nous arrivons. Je sors de la voiture de mes parents en tremblant comme une feuille.
Je m'installe au volant. Je tremble... beaucoup... trop. Même avec tous les efforts du monde, j'ai l'impression d'être comme ça :
J'allume le contact, on est partit. La propriétaire (qui je le rappelle est monitrice) me demande si je suis stressée.
Effectivement, je le suis un peu... mais clairement je me sens tellement mal que je crois que je ne le suis plus. (C'est clair pour vous ? Car même moi je me suis perdue dans cette phrase).
On tourne un peu dans la ville, je reprends mes marques, elle essaye de discuter avec moi (pour me détendre je le vois bien). J'essaye de répondre comme je peux. Je n'ai écrasé ni chat, ni être humain (ni même escargot je crois).
Je sors du véhicule et ... nausées.
Je termine la tête dans les toilettes de l'auto-école (ce médicament que je n'avais pris qu'une seule fois serait-il l'odieux responsable de cette situation ?)
En sortant, je tremble toujours, j'ai froid. Un froid intérieur que 10 couches de vêtements superposés ne pourrait pas calmer. On me dit "c'est le stress qui redescend ça, ça va passer !"
Mes parents gèrent la conversation avec la vendeuse. (Tant mieux car personnellement je ne suis plus là...).
Trajet du retour : je tremble toujours autant, je me sens vidée. (Mais la bonne nouvelle c'est que je vais avoir une voiture)
Arrivée chez moi, mon instinct me pousse à prendre ma température. (Bon ben j'avais rien hein, c'était juste le stress... Naaaan je déconne : 40°C)
J'appelle la HAD pour les prévenir. Je ne tousse pas, je n'ai pas mal à la gorge, pas de vomissements particuliers. Je ne suis pas branchée et surtout cela faisait 3 jours (4? 5 ?) que je ne m'étais pas branchée (ouuuuh c'est pas bien !), donc je ne vois pas ce que ça peut être.
Ils me disent passer dans l'après-midi pour faire des hémocultures (c'est le truc pour voir si il y a des bêbêtes sur la voie centrale et dans le sang) et des prises de sang. Entre temps ils vont demander à SOS médecins de passer.
Le médecin vient, je lui explique la situation : j'allais bien et puis plus bien d'un coup. Test urinaire : RAS. Toux : RAS. Poumon (enfin la moitié qui me reste suite à l'achat du permis) : RAS Fièvre : Présente !
Il me regarde, je le regarde, il me regarde et me dit "Ouech ça pue la septicémie !"
Bon ok, il l'a pas dit comme ça mais...
Moi je rigole (enfin autant que je le puisse le faire dans ma condition) et lui dit très très naïvement "ben non je ne suis pas branchée, ce n'est pas possible !"
Bon il n'a pas eu l'air d'accord avec moi sur l'analyse. (Je m'incline, il a fait 10 ans d'études dans le domaine). Je me suis donc retrouvée fissa dans une ambulance direction les urgences.
Hémocultures, prises de sang... attente...
Radio des poumons... attente...attente...Encore....c'est pas un peu long là les gars ? Parce que ma radio je l'ai fini y a facile une heure en fait... Puis là je suis dans un recoin, et y a personne qui passe et... J'ai envie de faire pipi... Y a quelqu'un ? On peut rallumer la lumière ? J'ai vraiment envie de faire pipi... OUhouuuuuu. Allez ! C'est plus drôle là !
Bon en fait, on m'a oublié dans les couloirs à la sortie de la radio. Pour de vrai. Sans sonnette à proximité, avec mes 39-40 de fièvre... Voilà voilà. Et visiblement ça n'inquiétait personne.
Une fois retournée dans la salle avec tous les gens qui attendent une chambre, j'ai recommencé à frissonner sévère. On m'a ignoré un bon moment.
C'est la patiente qui était en face de moi qui a prévenu le personnel présent.(Je commençais à avoir peur d'être devenue invisible après le coup dans les couloirs)
Bon là elles ont été obligé de venir vers moi (et visiblement c'était pas facile) et elles m'ont dit d'une voix douce et apaisante "Nan mais faut vous calmer et arrêter de trembler là !"
Ha ben oui ! C'est vrai que je peux le contrôler, suis-je sotte ! C'est dommage de me déboiter les épaules et mes tuer toutes les articulations pour rien depuis tout à l'heure alors qu'avec la seule force de mon esprit je peux tout contrôler.
Bref une fois la fièvre stabilisée, les frissons se sont calmés à leur tour.
Ensuite j'ai du dire 3 fois en 3 heures que j'avais envie de faire pipi... et personne n'a rien fait. Ma vessie est bien élevée et sait se retenir mais quand même...
Puis l'interne trop gentille est venue me voir pour me dire qu'on allait me garder. Comme maman clochette l'avait soumis j'ai tenté un : "mais c'est pas la grippe ?"
La doc elle a dit que non, c'était bel et bien une infection et donc une septicémie. Elle m'a demandé si y avait autre chose ... J'ai dit que j'avais vraiment besoin d'aller aux toilettes depuis 4 bonnes heures. Elle l'a dit en passant... J'ai jamais pu y aller.
Direction le service de médecine interne. Le personnel est top ! Ils prennent le temps, explique... Bref tout va bien.
Je vais y rester 3 semaines. On me dépose la voie centrale (un chirurgien vasculaire s'en charge, attention : cette information est importante pour la suite) , antibiothérapie, repose d'un PiccLine car en cette période il est trop compliqué d'organiser un bloc pour un cathéter tunnélisé. Mes veines sont toujours aussi difficile à gérer, elles lâchent, font des thromboses... mais les infirmières donnent tout ce qu'elles peuvent pour m'éviter la pose d'une voie jugulaire.
Je suis dans une chambre double et change régulièrement de coloc.
Le service est animé avec quelques énergumènes dont une toute petite dame qui croit que le service est sa demeure et que les infirmières sont ses servantes. Elle entre dans toutes les chambres et restent avec les infirmières et aides-soignantes à longueur de journée. Elle ne dort pas et prend les affaires des autres en pensant qu'il s'agit des siennes. C'est ainsi que sans ma vigilance accrue (bon ok, j'étais juste pas endormie) elle aurait volé mes lunettes en pensant qu'il s'agissait des siennes... alors qu'elle en avait déjà 4 paires dans sa chambre. Elle déchirait des papiers importants, jetait le téléphone du service dans la poubelle et criait régulièrement quand on la disputait.
Un jour elle est entrée dans la chambre alors que le médecin était présent. Il ne l'a pas vu entrer. Elle a commencé à glisser les mains sous les draps du lit dans lequel se trouvait ma voisine âgée qui ne parlait pas Français. Elle voulait qu'elle parte pour retourner dans "son" lit et a donc commencé à retirer son pantalon très naturellement.
Le médecin prévenu de sa présence l'a raccompagné avec douceur dans sa chambre...20 minutes plus tard elle était déjà de retour.
Une autre fois, môssieur briochette était là. Elle est entrée paniquée dans la chambre en disant qu'on la poursuivait. Elle s'est installée sur la chaise et ne voulait plus partir. Môssieur briochette a prétexté d'aller voir qui la poursuivait pour alerter les infirmières. Inquiète elle lui a demandé comment il se défendrait. Il a alors saisi le gel hydroalcoolique en disant qu'il s'en servirait (à cette époque le gel était encore sous-évalué dans sa capacité à défendre le monde, il était visionnaire).
Parfois elle faisait le guet devant ma porte...
J'ai ensuite eu ma suite royale personnelle (le privilège de l'ancienneté, 2 semaines de présence ça créér des liens). Douche privative dans la chambre, télévision, lit télécommandé ... bref nickel !
Le 24 décembre j'ai pu sortir. (On était limite limite les gars pour le rencard avec le père noël !)
Le piccline ne m'enchantait pas mais il me permettait des fêter cette fin d'année en famille. L'anesthésiste qui me l'avait posé était sûr de lui : "mes piccline ils durent super longtemps !" qu'il a dit...
Alors moi je suis ressortie en me disant que c'était une solution temporaire. De toute façon le médecin du service me l'avait dit : début janvier vos médecins habituels vous convoquerons pour poser un broviac...
En janvier j'appelle les médecins qui me suivent dans une autre ville pour demander si la programmation de la pose du broviac avance. Personne n'est au courant là bas (m'aurait-ont menti ?)
Finalement on me dit que cet acte peut être réalisé dans l'hôpital de ma ville de résidence. Parfait ! ça m'arrange.
En parallèle je m’aperçois d’une petite boule à l’endroit où le broviac a été retiré.
Etrange !
(Je vous laisse sur du suspens car je crois que l'article est déjà suffisamment long...du coup la suite très bientôt ! Pour teaser un peu la suite se résume à peu près comme suit : )
Rien à ajouter : tout est dit ! (Faudra revenir hein parce qu'en vrai là, je plantais juste le décor ! La suite même les scénaristes d'urgences ils n'y ont pas pensé !)
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