samedi 3 septembre 2016

"J'ai toujours respecté la mode, surtout la mienne !"

J'ai bien réfléchi (et oui ça m'arrive, c'est rare, c'est soudain, il faut savoir saisir l'instant !) et ce n'est pas d'être "handicapée" qui me dérange, c'est la douleur qui en découle... 
Enfin qui en découle... La phrase est mal construite. Être handicapé en vrai ça ne fait pas mal ! Être handicapé c'est juste être empêché de faire quelque chose comme tout le monde et devoir trouver de petits trucs pour pouvoir les faire. 

Non en vrai, c'est la source responsable du handicap qui peut être douloureuse. Dans mon cas la maladie, mais ça peut être les résiduels d'un accident ou tout ce que vous avez envie d'imaginer. (Laissez-vous porter, vous trouverez ! C'est tellement chouette comme petit jeu !) 

Le handicap en soi, on s'y habitue. Ça perturbe oui ! ça chamboule sa vie mais on s'y adapte sans même que ces dites adaptations soient visibles pour l'autre. (Et si ça ne se voit pas alors tout va non ?) 

Par exemple, la manière de s'habiller. Vous n'allez pas vous demander en me croisant si ce que je porte, je le porte par choix, envie, ou par commodité... Et pourtant ? 

Pourtant les séances de shopping sont plus compliquées que ce qu'il n'y parait. 

Illustration avec une petite mise en situation. Vous êtes une jeune fille lambda de 15 ans boutonneuse mais fière de son corps. (Ou pas hein c'est vous qui voyez, laissez faire votre imagination ! Comment ? Oui vous pouvez vous imaginer en garçon également, ce n'est pas la question ! Moi j'essaye d'illustrer pour vous rendre la vie plus facile, et puis c'est tout !) Dooooonc, on y va ! 

Vous entrez dans une boutique les yeux brillants et émerveillés par tant de pièces de mode à votre portée ! La lèvre tremblante, la main frémissante vous saisissez les articles de vos rêves les uns après les autres. Vos yeux se portent instinctivement sur la petite étiquette pendouillant au bout de son fil à la recherche de l'information cruciale : la taille ! (Vient ensuite le prix pour certain(e)s mais bon ça...) 
Vous vous précipitez alors les bras chargés dans la cabine (telle Julia Roberts découvrant sa luxueuse chambre dans Pretty woman, vous tenez l'image ?) et assouvissez ce désir coriace d'essayage. C'est alors que s'immisce en vous Narcisse, et cette envie incontrôlée de vous mirer durant de longues longues longues minutes. La réalité vous rejoint alors et c'est l'heure du moment douloureux : la séparation, le choix des articles les plus pertinents. (Bon et sans faire ma rabat-joie ceux que votre argent de poche vous permettra d'acheter). 

Voilà c'est tout, vous êtes la plus belle et pourrez recommencer la prochaine fois. 

Ben moi ça ne s'est jamais passé comme ça. (Bon ok j'en ai peut être légèrement rajouté dans le cliché sur l'exemple précédent mais quand même l'idée était là : on entre dans le magasin, on trouve (ou pas), on essaye (ou pas), ça va (ou pas), on achète (ou pas), on part (ou pas) et on recommence (ou pas )... 
Oui c'était plus rapide dit comme ça mais moins joli aussi, alors si après vous n'avez pas envie de lire mes articles dites le hein moi je peux vous faire des schémas hein y a pas de soucis ! Non mais oh !) 

En vrai dans ma vie ça se passait plutôt comme ça : 

"Briochette on va faire du shopping ?" 
"Bof"
"Allez, un peu quand même"
"Hum..." 

Pardon ? Plus concis ? Ok ! Bon alors en gros les magasins très peu pour moi. Je trouve ça la plupart du temps (et sauf rares rares exceptions) ennuyant. Je n'aime pas le monde, les gens qui bousculent. Je n'aime pas chercher des heures des vêtements. Je n'aime pas essayer. Tout ça réuni c'est moins commode du coup ! Et puis surtout je sais qu'au final ce n'est pas parce que j'aime, qu'il y a ma taille et que c'est dans mes prix que je pourrai acheter. Et là, on entre dans le vif du sujet. Non, non je n'ai pas oublié le pourquoi du comment je vous raconte ça ! Je ne suis pas certaine de pouvoir acheter parce qu'il faut que la matière, la forme corresponde à ce que je peux porter. Certains vêtements sont magnifiques mais trop douloureux à mettre. Mes épaules ne se lèvent pas correctement, et j'ai des exemples ou je me suis retrouvée coincée dans les vêtements. (C'est pas drôle et ça met un petit moment de stress quand vous vous dites que vous allez devoir peut être déchirer ou découper le dit vêtement pour en sortir un jour !) J'avoue tout, j'ai déjà craqué des hauts dans la cabine et l'ai caché... J'ai un peu honte mais je n'ai pas fait exprès. Et puis faut vous dire que dans ce genre de lutte si le vêtement n'est pas indemne mon corps non plus. Plus d'une fois je me suis luxée les épaules pour faute d'anticipation de matière adaptée ! C'est dire ! Bref, maintenant je sais que le coton c'est chouette, que les fermetures éclair aussi (non non ça ne prends pas de "s" à Eclair car c'est une marque google-est-ton-ami vient de me le promettre !). 
Enfin c'est bien c'est bien sauf quand elles sont là plus pour la déco qu'autre chose, je n'ai pas encore compris leur intérêt lorsqu'elles débutent au milieu du tissu. Vous voyez ? Les fermetures vicieuses souvent invisibles dans les robes qui permettent de l'ouvrir mais pas complètement car le haut du tissu est cousu... Ben ça c'est un attrape-handicapé comme moi ! (Dites donc vous, je n'ai pas dit attrape-couillon hein, ce n'est pas la même chose !) 

Tout ça pour dire que le choix vestimentaire est source de réflexion. Souvent je m'imagine avec un style plus ajusté, plus féminin. On s'en sort, on trouve de jolies pièces mais ça restreint quand même. un autre exemple : la salopette ! (Oui ben au diable le style plus femme !) J'adore les salopettes mais je ne peux pas en porter. Ado j'avais des attelles qui collaient le bras au corps, impossible donc d'imaginer en porter une pour des raisons pratiques. 
Démonstration : 
Une salopette ferme par deux boutons au niveau du buste. (Jusque là on est d'accord ?) L'attelle, elle, est composée de deux morceaux, le premier dit "manchon" soutien le bras plié à l'équerre. Le second forme une large bande se scratchant à son tour sur le manchon. (Vous me suivez ?) Je mettais mes attelles seule, avec de l'entrainement on s'en sort mais bon faut pas déconner non plus, une fois que c'était en place le matin, je n'avais pas envie de recommencer 3 fois par jour. Bon maintenant on associe les deux dans sa tête : salopette + attelle = la grosse catastrophe si besoin pressant. (Et oui, je suis une princesse mais une princesse malade alors bon !)  C'est la même chose avec les combinaisons actuelles. On en voit partout c'est magnifique mais... Et là il y a deux "Mais"... 
 - Mais c'est impossible à porter quand on a des problèmes d'intestins (même si on n'a plus d'attelles), physiquement trop compliqué de devoir se déshabiller complètement à chaque fois qu'il y a la guerre dans notre ventre (je dis "notre" en pensant à tous les gens concernés, je ne suis pas deux encore... Enfin je crois !) 
- Et le deuxième "mais", concerne les talons. Oui une combinaison comme ça c'est magnifique mais avec des talons hauts. (Non vraiment, la converse ou la ballerine ça tue le charme)
Et les talons ben c'est comme pour les vêtements , il faut y réfléchir. Interdiction formelle de porter des talons hauts sous peine d'entorses répétées. C'est simple, mes chevilles sont tellement souples que j'arrive à les tordre en étant à plat et sans obstacle. C'est dire ! Les talons pour moi c'est un peu comme demander à une girafe de marcher sur des échasses ! Impossible ! 
Et là... ça complique tout. A une période j'avais une hauteur bien définie de talons, en dessous mon genou fatiguait et me lâchait sans vergogne, au dessus mes chevilles m'envoyaient balader... Bref de grands moments de plaisir dans les rayons chaussures ! 
Une fois encore, la douleur avait décidé de jouer à Cristina Cordula (Mais si, la brésilienne là, qui fait de la mode ! Bon en gros c'était une jolie manière de dire que la douleur me forçait à adapter mes choix de mode... Mais faut toujours que vous cassiez l'ambiance hein !)

Bon les fringues, les chaussures... et je ne vous ai pas parlé coupe de cheveux ? (On fait la fille ou on ne la fait pas mais y a pas d'entre deux !) Adieu brushing et lissage parfait. Le séchage de cheveux est déjà une épreuve alors n'en demandé pas plus. J'ai eu les cheveux de toutes les longueurs (Jusqu'aux fesses petite et très très courts au point de me prendre un coup de soleil sur les oreilles... chuuuut), de toutes les couleurs (Je finissais les pots de mèches blondes de ma maman et plus grande j'ai craqué sur le violet mais ce n'est pas le sujet), mais en grandissant j'ai commencé par opter pour des coupes sans sophistication. Le mot d'ordre : simple, qui sèche tout seul et que je n'ai pas besoin de travailler (parce que je ne le ferai pas !). Il y a quelques mois j'avais les cheveux mi-longs, et j'ai décidé de couper au dessus des épaules pour écourter le temps de passage sous la douche. J'avais ma nouvelle bouche en place et un peu fragile,  et je ne voulais prendre aucun risque. Moins de temps sous la douche, ça voulait dire moins de risque de mouiller le bazar. Et des cheveux plus courts, voulait également dire moins de risque d'y mettre un coup de brosse involontaire. (Je connais ma douceur légendaire !) J'ai donc coupé ! ( ça va ça me plait donc c'est tout bénèf, y en a un en revanche qui a fait un peu la tête , Môssieur Clochette n'aime pas trop qu'on touche aux cheveux de sa princesse Raiponce). 

Alors oui, les apparences peuvent être trompeuses, si vous me croisez (moi ou quelqu'un de mon espèce ... un handicapé quoi  (je peux le dire j'y suis), vous ne vous douterez sûrement pas de toutes ces questions quotidiennes et de détails sur lesquelles on doit s'interroger. Et c'est tant mieux ! C'est que finalement, on arrive tout de même à avancer et à trouver ces petites astuces qui nous rendent la vie plus facile. Oui parfois je regrette de ne pas être en talons hauts, combinaison, et coiffure de folie, mais le choix est vite fait si je le compare à la douleur que j'économiserai en portant une tenue plus appropriée. On se fait une idée depuis enfant de l'image de la femme : Maquillée, apprêtée... Mais finalement cendrillon garde ses valeurs qu'elle soit en tenue de travail ou en princesse. Ben voilà, moi j'ai décidé d'être une cendrillon en pantalon fluide !  Bref, si il y a bien une chose à retenir une fois de plus dans cet article c'est que "l'habit ne fait pas le moine" !



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