lundi 4 août 2025

Serment d'hypocrites

 


 

 5 ans d'absence, de silence. 

Je pourrais dire que j'avais perdu mes identifiants de connexion ou qu'écrire ne me soulageait plus mais ça serait mentir. (Et le mensonge c'est mal !) 

La vérité c'est que j'ai laissé le temps s'installer et que je ne savais plus comment réinvestir cet espace. (Piou ça fait du bien de dire la vérité, ça soulage ! Vous avez déjà essayé vous ?)  

J'ai eu peur de ne plus savoir écrire, de ne plus avoir le même humour, le même tranchant. (Ma marque de fabrique, ne dites pas le contraire, c'est pour ça que vous reveniez à chaque fois !) 

J'avais peur d'être redondante, de ne plus savoir exprimer mes sentiments, mes peurs, mes joies, mes peines...

La vérité, c'est que l'écriture a toujours été pour moi un refuge et que, pendant 5 ans, j'ai souvent pensé à ce blog mais que ma flamme était éteinte.  Je n'avais plus l'envie  (Comme dirait notre "feu" Jojo : "Qui font l’envie de vivre et le désir  ! Et le plaisir aussi") 

Dans ma tête, les choses se mélangent. J'ai le sentiment de ne plus pouvoir faire rire avec le tragique. Je vieillis, et plus les années passent, plus ma patience s'étiole et moins je parviens à ajouter cette pincée d'humour noir dans ce qui me détruis au quotidien.  (Maîté aussi ne savait plus comment pimenter ses recettes et elle a tout lâché !) 

Pourtant, aujourd'hui, alors que tout le monde a sûrement oublié Clochette et Briochette, j'ai besoin de laisser une trace sur mon vécu. J'ai besoin de partager la bêtise humaine, la maltraitance médicale. Parce que si ce blog est une forme de thérapie, il est d'abord né pour dénoncer, pour rallier, pour rassurer. 

Je ne vais pas faire l'affront de raconter mes 5 ans d'absence, il y a eu des hauts, des bas... des très très bas.  (Assez peu de très très hauts, on ne va pas se mentir hein ^^) Il y a eu de nombreuses hospitalisations, des rebondissements, des larmes, de l'injustice.(Oui ok, quelques sourires et rires aussi mais bon je vais pas vous pondre un article après 5 ans sur "Le merveilleux monde de Clochette")

Je n'ai plus envie de revenir sur tous les évènements passés car même si j'aime écrire avec recul, ils sont aujourd'hui trop à distance, et j'ai peur de les déformer. Donc pour vous éviter un article de reprise trèèèès long et trèèèès chiant (hop hop hop, on garde les bonnes habitudes, point de gros mots ! A l'époque je prenais soin d'écrire sans grossièreté car mes grands-parents me lisaient, aujourd'hui, ils ont rejoint Jojo (L'envie de vivre n'a pas suffit ... (quoi ? je réintègre l'humour noir petit à petit les gars !)

Pour résumer depuis 2020 : en couple (depuis 6 ans), adoption d'un être vivant à quatre pattes le plus fabuleux qui soit et pour qui je peux donner ma vie sans hésiter (et je ne parle pas d'un bébé Tchernobyl) reprise d'un nouveau travail suite à un licenciement pour inaptitude, des décès (pas le mien du coup, vous êtes terriblement perspicaces), des maladies, arrêt de la nutrition parentérale et reprise de l'entérale avec de multiples rebondissements... Mais surtout une confrontation à la médiocrité et maltraitance médicale toujours égale à elle-même ! (voilà, on y est au pourquoi de la reprise de ce blog !) 

 Je sors tout juste de 5 semaines d'hospitalisation (voilà, on y est BIS !

Sortez vos plaids, tasse de thé et installez vous confortablement, Père castor va vous compter son histoire. (Chuuuut, ça commence)  : 

Dans votre tête il faut chantonner : tadadada, tadadadaaa, tadadadadaaaaaaaaa  

 Vous avez vu, la production ne recule devant rien hein ?  Quoi ? Vous aviez pas le bon air ? 

Et là ? C'est mieux ? (Je veux bien faire un effort parce que vous avez perdu l'habitude en 5 ans de faire jouer votre imagination, mais je vous préviens, ça ne sera pas systématique ! Non mais oh !)

Cliques sur la vidéo (avec le son allumé, sinon ça sert à rien, autant fredonner tadadada, tadadadaaa, tadadadadaaaaaaaaa ) 

Bon... On peut reprendre ? ... Merci ! 

Voici l'histoire du "Serment d'hypocrites" (ça en jette comme titre non ?)

Il était une fois, dans une ville lointaine et en pleine canicule, Clochette, une jeune fille ( Quoi ? ça va, j'ai pas 40 ans encore, j'ai le droit hein ! Puis arrêtez de m'interrompre, sinon je raconte plus mon histoire, ça va être vite vu !) qui était en proie à de violentes douleurs digestives. 

Cette jeune (j'ai compris, c'est bon) fille, nourrie via un tuyau magique depuis des années, ne parvenait plus à s'alimenter tant la douleur était prégnante. 

Lasse, elle décida d'interpeller les mages guérisseurs pour lui venir en aide. Les jours passaient, les nuits s'écoulaient, pourtant aucune potion magique ne lui était proposée pour soulager sa peine. (On s'y croirait hein ?) 

La canicule frappait et Clochette n'avait plus aucun moyen de s'hydrater ou de se sustenter. Alors, de jours en jours, elle disparaissait. Comme l'aurait constaté Rabelais, il n'y avait alors bientôt plus rien à sucer de sa substantifique moelle, tant elle maigrissait. (PSSST, vous voulez un mouchoir ?)

Après moult échanges, une place lui sera proposée dans l'hospice le plus proche. 

Clochette connaissant parfaitement sa pathologie et son tuyau magique (QUI LUI SERT A SE NOURRIR on a dit ! ça va maintenant les idées déplacées ! ), essaya de soumettre des idées aux  mages Guérisseurs : pourquoi ne pas essayer de faire disparaitre le tuyau et d'en faire réapparaitre un pour que la magie opère ? 

Mais ces derniers restèrent fermés à toutes propositions. Ils SAVAIENT ! Les grands sachants, les grands savants ce sont EUX ! Ils se consultèrent entre mages guérisseurs des cités voisines de Lutèce à Nantios mais aucun d'entre eux, n'avaient la formule appropriée. 

Une nouvelle fois, les jours s'écoulent sans que rien ne se passe pour essayer d'arranger les difficultés liées au tuyau magique. 

Ne supportant pas de voir leur égo remis en question, les mages guérisseurs s'énervent, s'agacent et reportent leur frustration sur la patiente (Et qu'elle porte bien son nom ! La patience, elle devait l'avoir à toute épreuve). 

Chaque matin, un grand mage guérisseur pénétrait dans la chambre de Clochette et lançait de grandes formules magiques, inaudibles pour les moldus. 

Afin de satisfaire votre curiosité, voici quelques extraits de ces instants magiques (en bleu), attention aucun ne sera déformés, ils peuvent ainsi heurter votre sensibilité de moldus. Une traduction sera proposée afin d'offrir compréhension au plus grand nombre. Nous nous permettons pour ce passage de l'histoire, de nous éloigner du champ lexical jusqu'alors utilisé pour revenir à un vocabulaire du XXIe siècle. 

1) Formule magique prononcée de grand mage guérisseur à mage en apprentissage  (comprendre d'un chef réa à une interne) :  

 " Ta sat' est dégueu, fais gaffe avec la kéta, la patiente peut te claquer dans les doigts n'importe quel moment, bim arrêt !" 

Traduction : Ta patiente peut mourir d'un instant à l'autre lors de l'utilisation de la Kétamine, il faut faire attention à tes paramètres vitaux. 

Contexte : Prendre soin de toujours prononcer cette formule, pendant que votre patiente est en train d'attendre une pose de voie centrale, la tête sous un champ stérile. Petit plus : Ne pas tenir compte que la patiente est humaine mais surtout CONSCIENTE. Puis rire devant l'interne gênée et disant : "Ben quoi, c'est une vérité, si ça arrive Madame ne vous inquiétez pas, on a de quoi vous réanimer !) 

2)  Formules magiques prononcées de grand mage guérisseur à moldu (comprendre des médecins du service à Clochette) : 

"Nous ne sommes pas certains que la sonde soit bien placée dans l'intestin, sur la radio, elle semble effectivement dans l'estomac, mais comme nous ne sommes pas sûrs, si vous vomissez, au moins on saura !"  

Traduction : Nous ne sommes pas en capacité d'avoir une bonne lecture de la radiographie mais nous avons un égo tellement puissant, que plutôt que de douter de nous, nous préférons prendre le risque d'utiliser la patiente comme cobaye pour voir ce qu'il en est. 

Contexte : Le tuyau magique (pardon, une sonde naso jéjunale (en gros qui va du nez jusque dans l'intestin) avait été placé sous endoscopie (en gros avec une caméra enfoncée du nez jusque dans l'intestin, le tout sans anesthésie bien sûr), mais finalement était remontée dans l'estomac (ou jamais descendue dans l'intestin ... on ne saura jamais). 

Variante possible : "Vous ne risquez rien, la sonde n'est pas dans les poumons, au pire, vous vomissez, c'est rien !"  

 Traduction : Nous grands mages, ne tenons tellement pas compte de votre bien être et éventuelle souffrance, et ne sommes tellement pas à votre place, que nous ne voyons pas en quoi vomir serait une difficulté ou dérangeant. (Ben oui, nous n'aurons pas besoin de vous réanimer, vous ne pouvez pas en mourir, de quoi tu te plains la moldu ? " Confer : Vérification de la saturation en cas d'introduction de la Kétamine pour éviter décès du patient. (Le décès en soit n'étant pas une grosse problématique humaine mais surtout administrative : c'est embêtant toute cette paperasserie à remplir sous prétexte qu'on a raté son tour de magie !)

"La sonde était bien dans le jéjunum, c'est VOUS qui ne tolérez pas l'alimentation si vous l'avez vomi !"  ou variante "Vous êtes sûre que vous avez vomi la sonde ? Vous n'avez pas tirée dessus plutôt ?" 

Traduction :  Le tuyau magique se trouvait forcément à la bonne place dans l'intestin, impossible que le GRAND CORPS MEDICAL ait pu se tromper ! Rejetons la faute sur la patient ! (Alors que de toute évidence, la magie, ça marche pas toujours et que toutes les preuves étaient là). 

Contexte : Nous parlons toujours de la même sonde qui n'a JAMAIS été dans l'intestin mais TOUJOURS dans l'estomac, radio le prouvant à l'appui.

" Vous anticipez la douleur, c'est impossible d'avoir mal avec si peu" 

Traduction :  GNAGNAGNA, c'est même pas vrai, t'as pas mal ! Tu fais semblant d'abord ! 

Contexte : Les mages guérisseurs ont voulu utiliser le tuyau magique déféctueux alors que ce dernier présentait tous les signes d'une fin de vie : écoulements, indurations, inflammation. 

" Vous êtes sûre que vous ne cherchez pas à contrôler votre poids ou à en perdre ?" 

Traduction : Les grands mages n'ont tellement pas envie de reconnaitre que de devenir Druide respecté et respectable n'est pas donné à tout le monde, qu'ils préfèrent rejeter (une nouvelle fois) la faute sur leur moldu. (Elle est bien brave, mais bon..) 

 Contexte : Alors que tous les examens prouvant des pathologies aux noms barbares tels que "Syndrome d'Ehlers Danlos ou Pseudo occlusion intestinale chronique" avaient été transmis. 

 Mais un jour, les foudres divines éclatèrent.  (Imaginez des gros éclairs, avec des bruits de foudre assourdissants : prrrrrrrr pshhhhhhhhh pppppoooouuuuuuuuuuuurrrrr, vous l'avez ? C'est pas facile d'écrire le bruit de foudre assourdissant, au pire imaginez votre ventre qui gronde devant une pub Mc Do quand il a faim  ! Si vous n'aimez pas Mc Do, choisissez ce que vous voulez qui vous plait )  


 Les mages guérisseurs craignant les dieux décidèrent de lâcher prise et d'accepter ce qui était demandé depuis le départ par Clochette : tenter de retirer le tuyau plus très magique pour en remettre un nouveau bien magique. 

Après 3 semaines, après des essais infructueux et inutiles, voilà le moment tant attendu mais qui semblait si difficile à réaliser.  Clochette devant ce refus imaginait la difficulté de l'acte demandé. Peut être qu'en plus de mages guérisseurs, il fallut une organisation complexe ou laborieuse. Peut être s'agissait-il d'un tour de magie rare et dangereuse ? Une plante rare introuvable pour les druides inexpérimentés ? 

QUE NENNI ! 

2 jeunes mages en apprentissage (soit une interne et une externe) débarquèrent dans la chambre de Clochette. En 2 ou 3 mouvements (soit moins de 5 minutes), elles changèrent le tuyau magique. Le tout dans le lit de Clochette, fenêtres ouvertes, sans asepsie particulière attendue, sans anesthésie. 

QUELLE NE FUT PAS LA SURPRISE DE NOTRE HÉROÏNE MOLDU !  

Tout ce pataquès, pour un geste aussi... Simple ? Se réunir entre mages guérisseurs de Lutèce à Nantios pour... ça ???  

 Bref, Clochette repris petit à petit des forces même si elle n'était pas encore arrivée au bout de toutes ces galères (pas le bateau hein ! Faut suivre sinon on ne va pas s'en sortir !)  

 Suite au prochain épisode ...