Hello fidèles lecteurs !
J'ai un peu honte de la non-alimentation du blog... C'est pas pour me chercher d'excuses mais entre le boulot, les formations, les branchements et les petites problématiques médicales par-ci par-là, je n'ai pas toujours le courage d'écrire. I'm so Sorry mais je vous aime (un peu) quand même !
J'avoue que cet article aurait du avoir un sujet différent que celui qui va être abordé aujourd'hui. Mais qui sait peut être que vous aurez deux publications proches ...Suspens ! Suspens !
Pour aujourd'hui je vais me contenter d'une petite anecdote médicale et drôle (est-ce qu'un jour j'arriverai à croire que tout ce monde là n'est pas une grosse plaisanterie ??? Faut dire qu'on ne fait rien pour m’inciter à penser le contraire...)
Mercredi, j'avais mal à ma seconde bouche. Je sentais qu'il y avait un truc pas clair-clair. Comme un sixième sens d'un truc qui cloche, qui ne tourne pas rond. J'ai donc envoyé un texto à mon hôpital. (Je dis le mien, c'est le votre aussi attention hein ! Pas d'interprétation trop rapide !) Là, ils m'appellent en me demandant un peu plus de détails et en promettant de me recontacter rapidement.
Le contexte de disponibilité était un peu particulier puisque cette semaine je participais à une formation qui me donnerait le droit à la validation d'un certificat. Bref, c'était important pour moi d'y assister !
Vers 15h30 je reçois un second coup de fil de l'hôpital :
"Oui, rebonjour. Je ne vous dérange pas ? " (Ben si, mais j'avais déjà dit que j'étais en formation deux heures avant, mais comme d'habitude vous n'écoutez rien du tout ! ...Bon, avec un poil de diplomatie ça donnait plutôt ça :)
"Je suis en formation, j'ai quitté la salle ... Je vous écoute." (Oui, beaucoup plus poli n'est-ce pas ?)
"Alors voilà vous devez venir et on vous hospitalise dès ce soir."
"Oh merde ! (Bon ben là désolée mais c'est vraiment ce qui est sortit ... au diable la diplomatie.) Excusez-moi, j'ai pensé tout haut" (oui ben fallait bien justifier quand même, ça ne se fait pas de dire des grossièretés au téléphone... ni en face d'ailleurs... ni par mail ... bon en règle générale : pas de grossièretés !)
"Oui, le Dr insiste car il pense que le staphylocoque est entré sous la peau et ..."
"Oui, mais je vous l'ai dit je suis en formation on ne peut pas attendre vendredi ? Promis je viens !"
Alors là ça mérite un stop et quelques explications. Le staphylocoque en question traine autour du cathéter depuis avril. On m'avait dit de ne pas m'inquiéter. On a commencé par des pansements simples au désinfectant puis des produits un peu plus poussés, puis une crème antibiotique... et pour finir j'avais fait un prélèvement le vendredi précédent pour revérifier tout ça et personne ne m'avait rien re-dit. J'avais donc considéré que tout allait bien. Je rappelle que c'est moi qui ai prévenu qu'un truc clochait et non eux qui ont appelé les premiers. Voilà le contexte. Quelque chose qui traine depuis avril, faut pas pousser mémé dans les orties, ils avaient qu'à se bouger avant.
"Oui, je comprends bien mais ...le Dr peut vous retéléphoner pour vous expliquer ça sera plus simple..." (Ou comment se dédouaner gentiment).
Nous avions convenu qu'il appel vers 17h15, à 17h24 il appelait. Bien entendu j'étais dans un tram bondé... très pratique pour discuter. Je me suis donc échappée de la rame, j'ai retrouvé l'air libre pour pouvoir avoir une conversation sensée. (Du moins, essayer de comprendre ce qu'on attendait de moi...)
"Bonjour, je suis désolé je suis à la salle de sport vous allez peut-être entendre un peu de musique en fond."
"Je suis dans la rue donc il est probable que vous ayez le même bruit de fond." (Ouuuh quelle conversation palpitante !)
"J'ai bien compris que vous aviez votre formation, mais ... j'ai peur que si on laisse trainer jusqu'à demain je sois obligé d'enlever le cathéter... ça peut aller vite chez vous les complications." (Vite comment ? Comme vite-dépêchons-nous-la-situation-traine-depuis-avril- vite-vite-vite ou comme vite-attendons-deux-mois-avant-de-s'inquiéter ? Non mais je demande juste ...c'est pour savoir c'est tout !)
"Hum..."
"Je ne vous sens pas convaincue... c'est à vous de voir hein mais il me semble que la meilleure solution (soit dit en passant celle que j'ai choisie et que je suis en train de t'imposer car mon "c'est à vous de voir" n'est pas une véritable option) serait d'aller aux urgences et de débuter les antibiotiques dès ce soir, ensuite nous aurons un lit demain pour vous accueillir dans le service."
"Je n'ai pas vraiment le choix quoi. Mais pour ma formation on fait comment ?"
"Disons-que votre cathéter est précieux (Mon prééécciiiieuuuux ), et que je ne veux pas risquer de le perdre... On ne pourrait peut être pas en reposer un... Je vais essayer d'organiser une permission dès jeudi si vous vous engagez à revenir pour vos perfusions. Nous savons, que vous essayez de maintenir vos projets malgré vos soucis et c'est tout à votre honneur. (Ah non hein la flatterie ne marche pas ! Mon grand-père m'a trop bien appris le Corbeau et le Renard... Trop gros à perdre avec ce genre de chose. Cela dit, c'est gentil de noter l'effort...) Ca vous irait ? "
"Si vous me promettez de faire le maximum ... (Bon même si tu m'avais dit : Ma pauvre fille, tu ne sortiras plus mouark mouark ... j'aurais fini par accepter hein, j'avais pas le choix !)"
"Ok super. Du coup les urgences vous attendent. (Ah oui donc en fait tout le monde savait que j'allais dire oui...trop prévisible je suis ! ) Il faut y être avant 20h. Je vous retrouve demain. Bonne soirée."
Ok, 20h ... Je suis large il est 18h ! Je passe sur la course dans les métros, la valise en 2 temps 3 mouvements...
Arrivée aux urgences, je me présente au guichet. Une seule personne derrière la banque, c'est donc logiquement que je m'adresse à elle.
"Bonjour, le Dr. a du vous appeler... "
"Dr qui ? "
"En nutrition...Il a du vous appeler, j'ai un problème sur.."
"Ah non mais faut voir avec ma collègue qui revient là"
La dite collègue s'installe tranquillement à côté de la première. Je la salue. Pas de réponse.
Je m'approche et tente un timide "Hum, bonjour. Excusez-moi mais ..."
Je reçois en retour un agréable "Vous pouvez attendre non vous voyez bien que je suis occupée ?"
(Non ça ne me sautait pas aux yeux en fait et comme tu as fais comme si je n'existais pas, pas fastoche de savoir ce qu'il en est.)
Au bout de 30 secondes elle me lance : "Oui ?" (Tant d'amabilité d'un coup, c'est dangereux !)
"Oui, donc euh le Dr a du vous téléphoner pour ..."
"Dr qui ? "
"En nutrition... J'ai un problème sur mon cathéter il a du vous appeler (Attends j'ai pas déjà dit tout ça moi ? ). Il pense à une infection et vous a demandé de me mettre sous antibiotiques."
"Ok. Votre nom ?"
"Briochette. B.R.I.O.C.H.E.T.T.E. C'est bon du coup, vous aviez l'information ?"
"Nan, mais ça devait être ma collègue ...Les médecins doivent être au courant eux. Passez vers ma collègue elle va faire votre entrée."
"Ok. Merci." (Je me suis arrachée la bouche pour qu'il sorte celui-là)
"Re bonjour !"
"Re bonjour !"
(Bonne élève que je suis, je lui tends ma carte vitale, ma carte d'identité et ... ah ben non ma mutuelle reste introuvable. Je lui signifie donc que je pars à sa recherche dans le foutoir qu'est mon sac.)
"Pas de soucis, on vous connait de toutes façons. Je dois tout avoir. Mais faut pas dire que c'est un foutoir votre sac hein, les garçons seraient bien trop heureux d'entendre ça !" (C'est pas faux ! Mais en même temps là... difficile de nier l'état déplorable du sac ! Bref je cherche ma carte en lui répétant de temps en temps que je vais la trouver C'EST CERTAIN ! Et elle me laisse chercher pour me dire quand je lui annonce défaite que je ne mets pas la main dessus : "Ah mais j'en n'ai pas besoin moi !" Bon elle au moins était aimable.)
Une interne (enfin j'ai supposé que ça en était une), vient me chercher dans la foulée. Après avoir gentiment viré un monsieur du box dans lequel elle voulait m'installer, elle attaque :
"Alors vous avez mal au bouniac... c'est où ça le bouniac ?"
(J'ai ri...intérieurement mais j'ai ri. Pendant 30 secondes je l'ai imaginé devant ses livres d'anatomie à chercher le "Bouniac" dans le corps humain... Radius Ok, Humérus OK ... Bouniac ...rooo je l'ai encore perdu celui-là.)
"Euh, le Broviac ! C'est mon cathéter central "
"Ah ok ! Et ben qu'est-ce qu'il a ?"
"Il me fait mal au point de ponction. Et..."
"Et ? Vous avez de la fièvre ? "
"Non mais c'est ..."
"Ben pourquoi vous venez alors ?"(Si tu me laissais finir de parler tu le saurais Grey (Grey's anatomy toussa toussa) mais tu n'écoutes pas !)
"Parce que le Dr. m'a dit de venir et que..."
"C'est qui lui ?" (ça faisait déjà 3 personnes qui me demandait...j'ai eu un peu de peine pour lui... Bon ok l'hôpital est grand mais quand même).
"Mon médecin qui me suit ici, en nutrition. Il veut que vous me mettiez sous antibiotiques. J'ai un staphylocoque et il pense qu'il est entré sous la peau. Mais il a du vous prévenir et laisser ses consignes."
"Ouai. On va voir. Pourquoi vous avez le Brouniac ?" (Ah une lettre de plus...bientôt tu me parleras peut être de brownies ?)
"J'ai un syndrome d'Ehlers-Danlos. Et du coup..."
"Ler dalos ? C'est quoi ça ?" (Donc en fait tu n'écoutes pas ton patient et en plus tu déformes tout... Dis moi qu'en fait tu n'es qu'encore qu'externe ? S'il te plait ?)
"Ehlers-danlos, c'est une maladie du tissu conjonctif. Chez moi ça créer principalement des luxations et une gastroparésie."
"Ha ouai ! On voit ça que dans les livres !" (Ben toi du coup, tu as du le voir nul part non ? parce que tu vas pas me faire croire que des bouquins tu en as ouvert beaucoup si ?)
"Ben non, la preuve devant vous !" (Bouffonne ! Mais je l'ai pas dit !)
"Ok bon alors le bonia, je vais regarder ... ça fait mal là ?" (Broviac ! Broviac ça s'appelle comme ça. c'est pas facile mais quand même ! Et oui ça fait mal alors arrêtes d'appuyer, une fois suffit. C'est quelque chose qui m'échappe encore le : ça fait mal là ? Parfois c'est tellement évident. Pour un orteil dans les bleu-violacé-verdatre qui fait le triple de volume de son voisin, il y a une grande chance que la réponse à la question "ça fait mal là ?", soit positive. Si un jour vous trouvez un gars qui répond non... peut-être qu'en fait il n'avait plus d'orteil.)
Bref après avoir considéré que ma maladie ne se voyait que dans les livres, que mon "bouniac" était effectivement douloureux, après avoir retiré le pansement sans avoir prévu un remplaçant dans l'immédiat, après avoir nommé mon médecin "Bouniac" à son tour, après avoir fait une photo du point d'émergence du cathéter et s'être émerveillée sur les qualités photographiques de l'Iphone de sa collègue, Mademoiselle Grey a fini par me transférer dans un service pour la nuit.
J'ai donc reçu mes premiers antibiotiques à 22h et des bananes. (Non mais allez-y prenez le temps c'est pas comme si je m'étais dépêchée).
La fin de l'histoire ? J'ai vu arriver mon doc et son acolyte dans ma chambre vers 9h le lendemain en s'excusant car personne ne les avait prévenu du lieu de mon transfert et qu'ils m'avaient cherché partout. J'ai pu partir dans la matinée avec pour solution les antibiotiques à domicile.
Mon "Bouniac" est donc sauf pour cette fois !Ma foi en la médecine, elle...peut-être un peu moins !